La peau d’un bébé est plus fragile que celle d’un adulte. Au cours des premières années, elle réagit plus facilement et peut être sujette aux boutons. Il existe de nombreuses causes possibles, la plupart du temps bénignes. Mais dans certains cas, ces éruptions cutanées peuvent être liées aux maladies infantiles éruptives. Dans cet article, on se penche sur le cas de la rubéole.
On vous dit tout !
Quels sont les symptômes de la rubéole chez les bébés ?
La rubéole est une infection causée par un virus. Si elle est le plus souvent bénigne, elle reste tout de même très contagieuse et peut provoquer des symptômes peu agréables pour votre bébé :
- Fièvre modérée pendant 1 ou 2 jours,
- Mal de tête,
- Mal à la gorge,
- Conjonctivite,
- Petites taches rosées essentiellement sur le thorax,
- Gonflement des ganglions situés au niveau du cou et derrière les oreilles,
- Parfois avec des douleurs aux articulations.
Il se peut aussi que votre enfant n’ait aucun symptôme. En effet, dans la moitié des cas, la rubéole est asymptomatique et passe inaperçue.
Un point sur les boutons :
- Ils apparaissent d’abord sur le front et le visage avant de se propager sur le tronc, les bras et les jambes.
- Ils ont la forme de petites taches roses.
- Ils sont plus clairs que les boutons provoqués par la rougeole.
- Ils disparaissent en général en 3-4 jours.
Comment la rubéole est-elle diagnostiquée chez les jeunes enfants ?
Si vous pensez que votre enfant a contracté la rubéole et/ou en cas de symptômes alarmants, il faut l’emmener rapidement chez son ou sa médecin ou pédiatre pour poser un diagnostic et mettre en place un traitement adapté.
Si votre enfant n’est pas complètement vacciné contre la rubéole (nous revenons sur ce point un peu plus bas), votre médecin ou pédiatre sera particulièrement attentif·ve à la présence de boutons et de gros ganglions.
Il pourra confirmer le diagnostic grâce à : un test salivaire ou sanguin avec recherche du virus par PCR (une technique qui permet de détecter certaines séquences ADN connues – dans notre cas de virus – grâce à un prélèvement) ou d’anticorps contre la rubéole ou immunoglobulines M (des anticorps qui défendent l’organisme, les IgM indiquent une infection en cours).
Notez que si votre enfant est bien atteint de rubéole, votre médecin doit faire une déclaration anonyme à l’Agence régionale de santé.
Si vous avez des questions sur le sujet, n’hésitez pas à télécharger l’application May. Une équipe d’infirmières puéricultrices et de pédiatres vous répond 7j/7 de 8h à 22h.
Quelles sont les complications potentielles de la rubéole chez les bébés ?
Nous l’avons vu, la rubéole est une maladie causée par un virus. Elle est le plus souvent bénigne sauf chez la femme enceinte où elle peut entraîner de graves problèmes. Les complications, qui sont rares, incluent surtout des inflammations au niveau des articulations (le plus souvent chez les femmes et après la puberté), parfois une baisse des plaquettes et très rarement une méningite virale.
Le risque pour les femmes enceintes est autrement important car il y a un risque élevé de contamination du bébé les premiers mois de grossesse ce qui peut entraîner des lésions au niveau du cerveau du bébé, une surdité, une atteinte des yeux, des anomalies cardiaques, une faible prise de poids, un avortement ou encore un accouchement prématuré.
Pour toutes ces raisons il est important de vacciner contre la rubéole pour éradiquer cette maladie. Grâce à la vaccination, nous sommes passés de 39 cas par an en 2001 à moins de 5 cas par an : il n’y a eu que 3 cas de rubéole en 2019 (dont un chez un nourrisson qui n’était pas entièrement vacciné) et aucun cas déclaré en 2020 et 2021 d’après l’Assurance maladie.
Quel est le rôle de la vaccination dans la prévention de la rubéole ?
Pour prévenir la rubéole, la seule solution est la vaccination. Le vaccin ROR protège votre enfant contre trois maladies : la rougeole, les oreillons et la rubéole. La première injection a lieu à 12 mois, suivie d’un rappel entre 16 et 18 mois.
Notez que le vaccin ROR est obligatoire en France pour tous les nourrissons depuis le 1er janvier 2018. Il est entièrement pris en charge par l’Assurance maladie pour les enfants âgés de 1 à 17 ans.
Petite astuce : pour limiter l’inconfort provoqué par les injections, vous pouvez appliquer une crème ou un patch anesthésiant sur la zone d’injection une à deux heures avant le vaccin. Vous pourrez aussi tenir votre bébé contre vous pour le rassurer au maximum. C’est un mauvais moment à passer mais heureusement très court !
Comment la rubéole se transmet-elle et comment protéger mon enfant ?
La rubéole est une maladie infantile très contagieuse. Elle se transmet surtout par voie aérienne mais également par contact avec un objet contaminé. Les principales sources de contamination sont les suivantes :
- La toux,
- Les éternuements,
- Tout objet susceptible d’avoir été en contact avec la salive d’une personne contaminée (mouchoir, jouet, tétine, doudou…).
La personne atteinte de rubéole est contagieuse une semaine avant l’apparition des boutons et encore 14 jours après. S’il y a un cas de rubéole à la crèche ou à l’école, vérifiez tout d’abord si votre enfant est bien vacciné (deux injections du vaccin R.O.R). Pensez également à regarder vos vaccins car les adultes sont plus souvent concernés par les formes plus sévères.
Si vous ou votre enfant êtes atteint·e, évitez tout contact avec une femme enceinte qui n’est pas protégée contre la rubéole (toutes les femmes enceintes en France font un test sanguin afin de vérifier qu’elles sont “immunisées” donc protégées contre la rubéole, en début de grossesse).
Comme pour tous les virus, les gestes barrières limitent la propagation de la maladie. Alors montrez à vos enfants ces gestes barrières et ils copieront mieux que les grands ! Vous pourriez d’ailleurs être surpris·e ! Les jeunes enfants apprennent très vite comment bien se laver les mains régulièrement, se moucher avec des mouchoirs jetables et même tousser dans leur coude.
Quels traitements sont disponibles pour les enfants atteints de rubéole ?
La rubéole est causée par un virus, ce qui veut dire qu’un traitement antibiotique est inutile. D’ailleurs, il n’existe aucun traitement spécifique contre la rubéole.
En cas de symptômes inquiétants et/ou qui s’aggravent, n’hésitez pas à consulter à nouveau votre médecin pédiatre.
❗ Nous vous recommandons d’appeler le 15 si vous constatez l’un des troubles suivants en plus de l’éruption cutanée :
- Comportement : votre enfant est mou ou somnolent, grognon, il ne se comporte pas comme d’habitude. Il dort beaucoup et est difficile à réveiller.
- Coloration : il est très pâle, ses yeux sont cernés et les globes oculaires ont l’air enfoncés, sa peau est marbrée.
- Respiration : il a du mal à respirer ou il a une respiration rapide.
Comment gérer la fièvre et l’éruption cutanée associées à la rubéole ?
S’il n’y a pas de traitement spécifique contre la rubéole, il vous est tout de même possible d’agir contre les principaux symptômes, à savoir la fièvre.
Les bons réflexes contre la fièvre :
- Ne pas trop le couvrir.
- Vérifier que sa chambre n’est pas surchauffée (idéalement entre 19 et 20°).
- Lui donner régulièrement de l’eau à température ambiante.
- Éviter les bains froids, il s’agit d’une pratique plus dangereuse et contre-productive qu’autre chose.
Pour ce qui est du paracétamol : nous vous conseillons d’éviter si votre enfant tolère la fièvre (s’il joue, rit, saute…). En revanche, il peut s’avérer nécessaire si votre enfant montre des signes d’inconfort.
❗Si la fièvre semble empirer ou que votre enfant montre d’autres symptômes inquiétants (comme des signes de déshydratation), nous vous conseillons de consulter rapidement un·e médecin.
La rubéole est donc une maladie virale infantile, généralement bénigne, mais qui est très contagieuse. Le vaccin ROR permet de limiter les risques de contagion, si toutefois votre enfant contracte la rubéole quelques gestes simples permettent de soulager les principaux symptômes.
Pour aller plus loin :
- Rubéole | ameli.fr | Assuré
- Rubéole – symptômes, causes, traitements et prévention – VIDAL
- Rubéole | Vaccination Info Service
Écrit par Sonia Monot avec les expert·e·s May.
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Photo : westend61