La physiologie de l’allaitement : tout savoir

Rédigé par Sonia Monot
Publié le 1 juillet 2025
Allaitement
6 minutes

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L’allaitement est un moment de partage entre une mère et son enfant mais peut également être source de doutes et de remises en question… Comprendre la physiologie de l’allaitement vous sera très utile pour sa bonne mise en route. Voici donc toutes les informations nécessaires pour bien préparer cette aventure.

Physiologie de l’allaitement : faisons le point.

Comprendre la physiologie de l’allaitement

Dès la grossesse, votre corps se prépare à un potentiel allaitement en activant différents phénomènes hormonaux et physiologiques. Du colostrum à l’arrivée du lait, voici comment démarre la production de lait.

Bon à savoir : bien que votre corps se prépare quoi qu’il en soit à l’allaitement, rien ne vous oblige à allaiter votre enfant, c’est un choix qui vous appartient

Le colostrum

Au cours de votre grossesse, vous pouvez produire un liquide épais et jaune, appelé colostrum. Il s’agit d’une production précoce de lait, qui peut commencer dès la 16ème semaine de grossesse grâce à l’augmentation de l’hormone prolactine. Ce lait est très nutritif pour votre bébé : il est plein de protéines, de vitamines, de minéraux et d’anticorps.

À savoir : la composition du colostrum varie selon les besoins du nouveau-né et sera plus riche si vous avez accouché prématurément. Le colostrum est une réelle bombe énergétique pour votre nouveau-né. Également très salé, il permet de lutter contre la déshydratation du nourrisson. Votre bébé n’a donc pas besoin d’en absorber de grandes quantités : 1 à 5 ml lui suffise à chaque tétée.

Le colostrum est aussi riche en immunoglobulines ! Il s’agit d’une protéine essentielle qui renforce considérablement l’immunité et transmet à votre bébé des anticorps, le protégeant d’infections virales et bactériennes. On en parle souvent comme étant le 1er vaccin des bébés ! Si vous avez fait le choix de ne pas allaiter, ne culpabilisez pas : votre bébé est bien surveillé par l’équipe médicale, qui s’assure qu’il ne manque de rien.

L’arrivée du lait

Après l’accouchement, l’expulsion du placenta entraîne une chute des hormones de grossesse (notamment la progestérone et l’hormone placentaire lactogène, qui inhibaient jusqu’ici la production de lait). C’est ce phénomène qui déclenche ce que l’on appelle la montée de lait.

En général, elle survient 3 à 5 jours après l’accouchement. Le lait évolue alors : le colostrum laisse progressivement place à un lait de transition, puis, après deux semaines environ, au lait maternel mature. Ce lait s’adapte aux besoins de votre nourrisson au fil des premiers mois.

Notez que la montée de lait peut être retardée après une césarienne, chez une femme souffrant d’obésité, diabétique ou après un accouchement difficile. Si vous avez des questions à ce sujet, n’hésitez pas à télécharger l’application May. Une équipe d’infirmières puéricultrices et de pédiatres vous répond 7j/ 7 de 8h à 22h.

Les mécanismes de la lactation

La lactation repose sur un subtil équilibre hormonal et la stimulation régulière du sein. La succion de votre bébé au mamelon (ou l’utilisation d’un tire-lait) active des récepteurs situés autour de l’aréole. Cette stimulation envoie un signal au cerveau, qui libère deux hormones :

  • La prolactine : elle stimule la production de lait dans les alvéoles du sein.
  • L’ocytocine : elle permet l’éjection du lait lors des tétées ou de la stimulation.

Plus votre bébé tète, plus votre production de lait est stimulée. Les tétées fréquentes, même si elles semblent courtes ou peu nutritives, sont essentielles pour “lancer” la lactation et prévenir l’engorgement.

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Allaitement : que se passe-t-il dans vos seins ?

Vos seins sont une véritable usine à produire du lait ! Ils s’y préparent dès la puberté et plus particulièrement tout au long de la grossesse.

  • Le réseau sanguin apporte l’eau et les nutriments nécessaires à la fabrication du lait, jusqu’à vos seins. Vous remarquez, d’ailleurs, que vos veines se voient davantage, au fil de la grossesse : c’est parce qu’il faut apporter à vos seins de quoi produire !
  • Dans les seins, sous l’effet de la prolactine, des cellules s’activent et fabriquent en continu du lait stocké dans des petites poches, les alvéoles, regroupées en grappes.
  • Des cellules musculaires entourent ces petites grappes. Lorsque votre bébé tète, elles se contractent sous l’effet de l’ocytocine et vident ainsi les alvéoles dans un réseau de canaux arrivant jusqu’au mamelon. Agissant comme des petites pompes, elles permettent ainsi l’éjection du lait.
  • Autour, et surtout derrière les alvéoles, de la graisse protège ces usines des chocs.
  • Vous observerez aussi vos mamelons changer au cours de votre grossesse : l’aréole (zone circulaire autour du mamelon) vient en effet s’élargir et s’assombrir (ce qui permettra à votre bébé de mieux la repérer), et les tubercules de Montgomery, qui parsèment l’aréole, grossissent et sécrètent un liquide qui permet de lubrifier cette zone sensible et dégage une odeur qui guide votre bébé.

On compare souvent les seins, au cours de la lactation, à des arbres au printemps : les bourgeons se multiplient et fleurissent pendant la grossesse et surtout après l’accouchement. Les branches et le tronc guident le lait jusqu’au téton et à la bouche de votre bébé.

Conseils pratiques pour bien débuter l’allaitement

Si vous souhaitez allaiter votre enfant, quelques habitudes à mettre en place dès les premiers jours après l’accouchement vous permettent de favoriser la montée de lait et de prévenir des petits soucis comme l’engorgement. Voici quelques conseils concrets pour vous accompagner lors des premières tétées.

Les positions d’allaitement

Une bonne position d’allaitement permet d’éviter les douleurs tout en favorisant une succion efficace, essentielle à la production de lait et au bien-être de votre nourrisson.

Plusieurs positions existent, à adapter selon votre confort, celui de votre bébé et votre situation (césarienne, forte poitrine, condition médicale particulière, etc.) :

  • Position classique « madone » : assise, le dos bien soutenu, votre bébé est allongé sur votre avant-bras, ventre contre vous, sa tête au niveau du mamelon.
  • Madone inversée : même principe, mais vous tenez la tête de votre bébé avec la main opposée au sein offert.
  • Biological nurturing (BN) : la plus naturelle, votre bébé est allongé sur vous, ventre contre ventre, et vous êtes confortablement semi assise.
  • Ballon de rugby : votre bébé est calé sur votre avant-bras, ses pieds vers votre dos, idéal après une césarienne ou pour les jumeaux.
  • Position allongée : allongée sur le côté, ventre contre ventre avec votre bébé en cas de douleurs post-accouchement.

Voici également quelques astuces d’installation :

  • N’hésitez pas à utiliser des coussins pour soutenir votre dos, vos bras voire vos jambes.
  • Amenez votre bébé au sein et non l’inverse, pour éviter les tensions dans le dos.
  • Vérifiez que la bouche de votre bébé est grande ouverte et qu’il prend une large partie de l’aréole.

Reconnaître une tétée efficace

On parle de tétée “efficace” lorsque votre bébé est correctement placé au sein et parvient à téter suffisamment pour s’alimenter tout en maintenant la production de lait.

Voici les signes à observer :

  • Sa bouche est grande ouverte, son menton collé au sein, ses lèvres bien retroussées.
  • Une déglutition visible ou audible : après quelques mouvements rapides, votre bébé adopte un rythme plus lent, signe qu’il avale du lait.
  • Une absence de douleur : l’allaitement ne doit pas être douloureux (hors légère sensibilité des premiers jours).
  • Les joues de votre bébé sont rondes, non creusées pendant la succion.
  • Votre bébé est repu et apaisé après la tétée, parfois il s’endort au sein.
  • Ses couches mouillées : au moins 6-7 couches bien mouillées par 24h dès le 4e jour, signes qu’il reçoit assez de lait.
  • Il reprend du poids après la perte normale des premiers jours.

Attention, si votre bébé pleure beaucoup, ne mouille pas assez ses couches, ou ne reprend pas de poids, il est important de consulter rapidement, cela est souvent le signe qu’il ne tète pas suffisamment.

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Surmonter les difficultés courantes de l’allaitement

L’allaitement maternel demande souvent quelques ajustements. Il est normal de rencontrer parfois des obstacles, surtout les premiers temps après l’accouchement.

Douleurs et crevasses

Les douleurs au sein et les crevasses au niveau du mamelon figurent parmi les motifs les plus courants d’inconfort lors de l’allaitement. Ces désagréments, bien que fréquents, ne sont pas une fatalité et signalent souvent un problème de position ou de succion.

Voici ce qu’il est conseillé de faire contre les douleurs et les crevasses :

  • Vérifier la position : assurez-vous que votre bébé prend une large partie de l’aréole, lèvres bien retroussées, menton collé au sein et non seulement le bout du mamelon.
  • Changer de position à chaque tétée pour répartir la pression sur le mamelon.
  • Favoriser le peau à peau après la naissance et lors des tétées : cela stimule les réflexes de succion et favorise une bonne prise du sein.
  • Prendre soin des crevasses : appliquer quelques gouttes de lait maternel sur les crevasses, laisser sécher à l’air libre et éviter les savons agressifs.

À retenir : l’allaitement ne doit pas être douloureux. Si la douleur persiste malgré ces ajustements, une cause médicale (mycose, infection, frein de langue) doit être recherchée, aussi, n’hésitez pas à consulter.

Baisse de la lactation

Il arrive parfois que la production de lait semble diminuer ou que votre nourrisson réclame plus souvent le sein. Il s’agit de situations courantes mais qui peuvent inquiéter. Faisons le point.

Causes possibles de la baisse de lactation :

  • Un trop grand espacement entre les tétées.
  • Une succion peu efficace ou une mauvaise vidange du sein.
  • De la fatigue, du stress, ou un manque d’hydratation chez la maman.

Conseils pratiques pour stimuler la lactation :

  • Allaiter à la demande : proposer le sein dès les premiers signes d’éveil, sans attendre les pleurs.
  • Augmenter la fréquence des tétées : 8 à 12 tétées par 24h sont normales pour un nouveau-né.
  • Pratiquer le peau à peau pour favoriser la sécrétion d’ocytocine, hormone clé de la montée de lait.
  • Drainer le sein efficacement à chaque tétée ; si besoin, utiliser un tire-lait pour stimuler la production de lait.

La mise en route de l’allaitement dépend donc de différents facteurs hormonaux et physiologiques. Il est normal de devoir réaliser quelques ajustements au début.  L’allaitement peut également être source d’inquiétude ou de questionnements. Dans tous les cas, si vous avez un doute ou en cas de symptôme alarmant, n’hésitez pas à demander un avis médical.

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Crédits photos : monkeybusiness | holabeatrizherrera | AlexVog | AnnaStills


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