Tabac pendant l’allaitement : ce qu’il faut savoir

Rédigé par Pierre Kadlub
Mis à jour le 20 novembre 2025
Allaitement
5 minutes

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Si le tabac est fortement déconseillé pendant la grossesse, ses effets durant l’allaitement méritent également une attention particulière. Est-ce que fumer pendant l’allaitement représente un danger ? Peut-on allaiter lorsque l’on fume ? Existe-t-il des solutions pour réduire ou arrêter le tabac ?

Tabac pendant l’allaitement : on fait le point.

Fumer lorsqu’on allaite représente-t-il un danger ?

En effet, fumer en allaitant peut représenter un risque pour la santé de votre bébé si votre consommation de tabac est élevée (plus de 5 cigarettes par jour). Dans ce cas, les dangers du tabac peuvent prendre la forme de vomissements, de diarrhées, de pâleur, d’hyper agitation, d’irritabilité, de troubles de la tension artérielle ou du rythme cardiaque, ainsi que de douleurs abdominales chez votre bébé allaité. Les coliques sont deux fois plus fréquentes chez les bébés de mères fumeuses

Tous ces troubles peuvent également perturber le sommeil de votre nourrisson. De plus, la nicotine altère le goût du lait, qui devient plus prononcé et parfois moins apprécié par votre bébé, pouvant même influencer sa prise de poids. Le tabac peut également réduire la production de lait maternel, la nicotine diminuant la sécrétion de prolactine. Selon Tabac Info Service, cela pourrait avoir un impact sur le réflexe d’éjection, provoquant des difficultés à téter pour votre bébé.

De plus, dans un environnement fumeur, le risque de syndrome de mort inattendue du nourrisson (MIN) se voit augmenté de 2 à 3 fois selon votre consommation. Il est préférable de rester vigilant car il s’agit de la première cause de mortalité infantile.

Arrêter de fumer serait la solution la plus adaptée pour éviter tous risques et préserver votre santé et celle de votre bébé. Cependant, il faut être prête et suffisamment motivée pour y arriver et ce n’est pas un processus évident. La période du post-partum étant déjà rythmée par des bouleversements émotionnels intenses, il n’est peut-être pas judicieux d’y ajouter le stress dû au manque de tabac. Il est conseillé d’en parler à un·e psychologue ou à un·e professionnel·le de santé spécialisé·e.

Tabac pendant l'allaitement : ce qu'il faut savoir - May App Santé

Peut-on allaiter lorsqu’on a une consommation de tabac ?

L’idéal reste de ne pas fumer ou de profiter de ce moment pour vous sevrer. Néanmoins, nous savons qu’arrêter de fumer n’est pas une tâche évidente. L’allaitement maternel et la consommation de tabac ne sont pas incompatibles à condition que vous réduisiez votre consommation de tabac lorsqu’un arrêt total n’est pas envisageable. Dans tous les cas, l’allaitement à de nombreux bienfaits, dont les bénéfices sont supérieurs au lait infantile même si vous fumez un peu. 

Le lait maternel protège notamment votre bébé de nombreuses infections et est très adapté à son immaturité digestive. Sauf en cas d’extrême dépendance à la cigarette ou de contre-indications de votre professionnel.le de santé, vous pouvez continuer à allaiter si vous êtes fumeuse occasionnelle.

Pour un soutien supplémentaire et des conseils personnalisés, téléchargez l’application May, où une équipe de sages-femmes est disponible pour répondre à vos questions 7 jours sur 7, de 8h à 22h.

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La nicotine est-elle transmise dans le lait maternel ?

La nicotine est bien transmise dans le lait maternel et donc à votre bébé allaité. La concentration en nicotine dépend de votre consommation, de votre manière de fumer (inhalation, vapotage) et de la durée entre la tétée et votre dernière cigarette. La nicotine reste 8 heures dans le sang environ. Si vous souhaitez allaiter, il est donc préférable de fumer après la tétée et non avant.

Pour arrêter de fumer, les substituts nicotiniques constituent une bonne solution lorsque vous les utilisez à bon escient. Les pastilles et les gommes à mâcher font partie des meilleurs substituts. Elles sont à consommer après la tétée pour remplacer la cigarette. Certaines mères préfèrent se tourner vers un patch anti-tabac. N’hésitez pas à choisir un modèle que l’on peut retirer la nuit afin d’éviter un flux constant de nicotine dans le lait maternel. 

Concernant la cigarette électronique, elle n’est pas recommandée par la Haute Autorité de Santé. Pour plus de renseignements, nous vous invitons à consulter un tabacologue.

Les substituts nicotiniques sont préférables aux cigarettes dont la fumée contient près de 4000 substances toxiques. Sachez qu’ils sont pris en charge par l’Assurance Maladie lorsqu’ils sont prescrits par un.e professionnel.le de santé.

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Comment éviter le tabagisme passif du nourrisson ?

Le tabagisme passif du nourrisson est à éviter. La fumée de cigarette est plus dangereuse pour le bébé que la nicotine transmise dans le lait maternel. Si vous ou le·a co-parent êtes fumeurs, ne fumez pas dans la maison et n’oubliez pas d’aérer régulièrement votre intérieur. 

Utilisez un vêtement dédié pour fumer et retirez-le quand vous vous occupez de votre bébé, tout en veillant à vous laver les mains. Le tabagisme passif est facteur de risques de troubles respiratoires, otites et asthme. Il influe sur la prise de poids (surpoids, obésité) et augmente les risques de cancer et de mort inattendue du nourrisson (MIN).

N’hésitez pas également à prévenir votre entourage afin de limiter votre exposition au tabac. Le tabagisme passif reste dangereux pour vous et votre bébé, même en extérieur.

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Tabac pendant l’allaitement : comment arrêter ?

La volonté de protéger la santé de votre nouveau-né constitue un moment particulièrement propice pour arrêter le tabac. Selon Tabac Info Service, l’accompagnement par un·e professionnel·le de santé augmente de 70 % les chances de réussite du sevrage.

Se faire accompagner par un·e professionnel·e de santé

L’idéal est de consulter un·e tabacologue, spécialiste du sevrage, qui peut être une sage-femme ou un·e médecin, parfois présent·e·s dans les maternités. 

Cette personne vous aidera à établir un plan personnalisé, vous prescrira un traitement adapté si nécessaire et mesurera le taux de monoxyde de carbone contenu dans le sang et les poumons de votre enfant, ainsi que le vôtre, afin d’évaluer l’exposition actuelle. Vous pouvez également trouver un tabacologue via le site tabac-info-service.fr ou en appelant le 3989.

En parallèle, d’autres approches peuvent renforcer votre démarche. L’acupuncture, la sophrologie, l’hypnose ou encore un accompagnement psychologique peuvent être particulièrement utiles durant cette période émotionnellement intense. Une consultation avec un·e diététicien·ne peut également aider à adapter votre alimentation et éviter la prise de poids liée à l’arrêt du tabac.

Les traitements possibles

En cas de besoin, un traitement nicotinique de substitution (patchs, gommes, pastilles…) peut être prescrit. Ces produits apportent de la nicotine sans les substances toxiques de la cigarette, réduisant ainsi les symptômes de manque et facilitant l’arrêt.

La cigarette électronique, bien que non reconnue comme dispositif médical, est considérée comme moins nocive que le tabac lorsqu’elle permet un arrêt total du tabac. Cependant, elle doit rester une solution temporaire et son usage nécessite un suivi médical car les données scientifiques à long terme restent limitées.

Chaque jour sans tabac est une victoire personnelle. Gardez à l’esprit que vous en êtes capable et que chaque petit progrès vous rapproche d’une vie plus saine pour vous et votre bébé.

Pour conclure, fumer pendant l’allaitement n’est jamais anodin. Cependant, si vous n’arrivez pas à arrêter le tabac, il est important de rappeler qu’il vaut toujours mieux allaiter, même en fumant un peu, que de ne pas allaiter du tout. Le lait maternel reste la meilleure source d’alimentation pour votre bébé et lui apporte une protection précieuse contre de nombreuses infections. Toutefois, pour préserver au maximum la santé de votre bébé et la vôtre, il est essentiel de réduire votre consommation et d’éviter le tabagisme passif.

N’hésitez pas à demander de l’aide et du soutien à un·e médecin ou une sage-femme spécialiste en tabacologie. Certaines maternités proposent des consultations avec des tabacologues. Le 39 89, aussi connu sous le nom de la ligne Tabac info service vous propose également de prendre contact gratuitement avec un tabacologue.

La dépendance au tabac peut être difficile à surmonter surtout en cas d’addiction, mais l’arrivée de ce bébé est peut-être l’occasion de vous aider à passer le pas ! Entourez-vous de vos proches et de professionnel·le·s et n’hésitez pas à consulter en cas de rechute ou de difficultés face à l’arrêt du tabac.

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Crédits photos : Prostock-studio | halfpoint | MaplesImages | maksymiv


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