Les tests de grossesse faits maison de nos grands-mères

Il n’y a pas si longtemps, dans une galaxie pas si lointaine, nos grand-mères avaient leurs propres méthodes de tests de grossesse faits maison, transmis de génération en génération. Alors, bien sûr, ils sont loin d’être fiables (très loin même pour certains) et on préfèrera nos techniques actuelles mais ils ont au moins le mérite d’être originaux.

Tests de grossesse faits maison : faisons le point.

Comment fonctionne un test de grossesse classique ?

Avant d’aborder le fonctionnement des tests de grossesse faits maison les plus courants, profitons-en pour faire un petit rappel sur le fonctionnement des tests de grossesse classiques.

Les tests de grossesse modernes reposent sur l’identification de l’hormone bêta-hCG (l’hormone gonadotrophine chorionique humaine), produite dès que l’embryon s’implante dans l’utérus (la nidation). Les taux de cette hormone deviennent détectables dans le sang et les urines quelques jours après la fécondation, voilà pourquoi on vous recommande généralement d’attendre un peu avant de faire un test de grossesse.

Les tests urinaires vendus en pharmacie utilisent le principe de l’immunochromatographie (ou test à flux latéral) : concrètement, l’urine entre en contact avec une bandelette contenant des anticorps colorés ciblant spécifiquement la bêta-hCG et se répartit  le long de la bande ; si l’hormone est présente, elle provoque l’apparition d’un signe visuel, typiquement une ligne ou une croix indiquant un résultat positif (ou négatif). Ces tests urinaires ont une grande sensibilité, détectant généralement une concentration d’hCG comprise entre 20 et 50 mIU/mL, selon la marque ou la sensibilité du test (test ultra précoce ou test classique).

Les tests sanguins sont encore plus précis : les techniques immunologiques en laboratoire peuvent repérer des taux très faibles comme 5 mIU/mL et fournir un résultat quantitatif (mesure exacte de l’hormone) ou qualitatif (présence ou absence de l’hormone). Le test sanguin permet ainsi de confirmer une grossesse plus tôt, mais aussi de suivre l’évolution du taux d’hCG au fil des jours pour  surveiller sa progression ou d’éventuelles anomalies.

Quels étaient les tests de grossesse faits maison de nos grands-mères ?

Vous voulez une réponse originale à LA question ? Faisons un tour du côté des astuces de grand-mère, utilisées avant le perfectionnement des tests de grossesse actuels. Vous ne serez pas déçue du voyage.

Tous les tests dont on vous parle aujourd’hui ont en commun “d’étudier” l’urine (et donc l’hormone bêta-hCG – l’hormone de grossesse par excellence – qui s’y trouve) de la femme enceinte : c’est le même procédé que notre test actuel mais de façon un peu-beaucoup détournée !

La méthode du vinaigre blanc

Comme dans beaucoup des astuces qui suivent, vous trouverez facilement tous les éléments dont vous avez besoin dans les placards de votre cuisine. Pratique non ?

On commence tout de suite avec le vinaigre blanc. Récoltez vos premières urines du matin dans un bocal ou un verre et ajoutez-y du vinaigre blanc. Selon certains, après quelques minutes :

• Vous êtes enceinte : si le vinaigre change de couleur.
• Vous n’êtes pas enceinte : si le vinaigre ne change pas de couleur.

La méthode du sucre

Place au sucre maintenant : là encore, prenez votre bocal d’urine. Dans un bol, verser votre urine et ajoutez-y du sucre. Après quelques minutes le test est fini ! D’après cette astuce de grand-mère, vous êtes supposée être :

• Enceinte : si le sucre s’est aggloméré.
• Non enceinte : si le sucre a fondu/s’est dissout.

La méthode du dentifrice

Vous commencez à connaître la chanson : récoltez vos premières urines du matin puis dans un autre récipient, déposez un trait de dentifrice. Versez ensuite un peu d’urine sur le dentifrice et patientez quelques minutes. Passé ce délai surprise surprise :

• Il paraît que vous êtes enceinte : si le dentifrice vire au bleu et/ou mousse.
• Apparemment, vous n’êtes pas enceinte : si la couleur ne change pas.

La méthode du sel

Même manœuvre que d’habitude : versez un échantillon de vos urines matinales dans un récipient, ajoutez-y une pincée de gros sel et attendez un moment.

• Vous êtes peut-être enceinte : si le sel s’est dissout.
• Vous ne l’êtes a priori pas : si vous ne voyez pas de changement notable.

La méthode du bicarbonate de soude

Le bicarbonate de soude n’échappe pas non plus aux astuces de grands-mères ! Pour ce test de grossesse fait maison, il vous suffit de prendre un récipient propre pour y récolter vos urines du matin et d’y ajouter un peu de bicarbonate de soude. C’est là que la magie opère (à défaut de preuve scientifique concrète).

• Vous êtes censée être enceinte : si le mélange pétille.
• A priori vous ne l’êtes pas : si le mélange ne réagit pas.

Comme nos grands-mères ne manquaient pas d’imagination, il en existe encore bien d’autres mais nous nous arrêterons là !

Les méthodes scientifiques d’hier

Et d’ailleurs pour la petite anecdote : même du côté des scientifiques, il en a fallu du temps pour aboutir aux tests de grossesse d’aujourd’hui. C’est au tout début du XXe siècle que les hormones de grossesse (les bêta-hCG) sont officiellement identifiées.

Pour prouver qu’une femme était enceinte ou non, on lui demandait un échantillon d’urine qui était ensuite injecté dans l’ovaire d’une lapine, ou dans une grenouille capable de pondre toute l’année.

Si quelques jours après on remarquait un changement d’état des ovaires de la lapine (au cours d’une dissection) ou que la grenouille avait pondu ses œufs, c’est que la femme était enceinte car on en déduisait que son urine contenait un haut taux de bêta-hCG.

D’où viennent ces tests de grossesse faits maison ?

L’origine exacte de ces tests faits maison est plutôt floue étant donné que, de tout temps et quelque soit la culture, les femmes et scientifiques cherchaient le moyen d’identifier rapidement une grossesse. Ces méthodes, qui ont été transmises vraisemblablement à l’oral de génération en génération (avec toutes les déformations potentielles que cela implique), mêlent observations empiriques et croyances populaires.

Dans certaines traditions, on pensait que l’urine des femmes enceintes avait des propriétés particulières : en Égypte ancienne, par exemple, on arrosait des graines de blé ou d’orge avec l’urine d’une femme ; la germination des graines était interprétée comme un signe de grossesse et servait parfois même à deviner le sexe du bébé. Au fil des siècles, ces pratiques se sont diversifiées selon les régions, intégrant des ingrédients du quotidien comme le vinaigre, le sucre, le sel ou des plantes locales.

Ces “tests” sont surtout le reflet d’une époque où l’accès à la médecine moderne était limité et où l’intuition et l’expérimentation tenaient une place centrale dans la vie domestique. Si ces méthodes sont aujourd’hui considérées comme folkloriques (et scientifiquement infondées), elles témoignent en revanche de l’ingéniosité et du besoin universel de comprendre ce qui se passait dans le corps, longtemps avant que la science n’apporte des outils fiables.

Est-ce que ces tests de grossesse faits maison sont fiables ?

Des tests de grossesse faits maison : rapides, économiques, simples à comprendre, faciles à improviser… Comme on aimerait qu’ils soient fiables à 100% !

Malheureusement, et comme pour beaucoup de recettes de grand-mère, il n’y a aucune donnée scientifique concrète sur laquelle ces tests s’appuient. Ils auront parfois raison, parfois tort : en tout cas une chose est sûre, c’est que les résultats sont loin d’être à prendre pour argent comptant.

Ces tests de grossesse faits maison ne sont donc pas fiables. Ils peuvent en revanche vous aider à sauter le pas et franchir le seuil de votre pharmacie pour acheter un test en bonne et due forme.

Puisque ces tests maison relèvent de croyances plus que de preuves scientifiques, on considère généralement que leur taux de fiabilité relève de 50%, soit une chance sur deux (enceinte ou non), ce qui revient au même que d’émettre une hypothèse au hasard. En comparaison, les tests de grossesse pharmaceutiques sont fiables jusqu’à 99% lorsqu’ils sont réalisés dans des conditions optimales et même 100% pour la prise de sang réalisée en laboratoire.

Si vous avez des questions sur le sujet, n’hésitez pas à télécharger l’application May. Une équipe de sage-femmes vous répond 7j/7 de 8h à 22h.

Comment savoir avec certitude si on est enceinte ?

Nous les avons brièvement présentés plus haut : aujourd’hui, les deux tests de grossesse les plus fiables sont le test urinaire et la prise de sang. Le test de grossesse urinaire a besoin d’être confirmé par une prise de sang.

Le test urinaire

Ces tests sont trouvables en grandes surfaces, pharmacies et parapharmacies et, malheureusement, non remboursés par l’Assurance maladie. Idéalement, faites votre test plutôt le matin au réveil. Les urines sont plus concentrées, le test pourra alors mieux détecter la présence de l’hormone de grossesse bêta-hCG (notez que les recettes de grand-mère avaient raison au moins sur ce point-là).

Pour utiliser ce type de tests, il vous suffit d’uriner dessus une dizaine de secondes (ou de le plonger dans un verre dans lequel vous avez préalablement uriné) puis d’interpréter le résultat à l’aide de la notice.

Les tests de grossesse urinaires sont estimés fiables à 99%. Attention toutefois à ne pas le faire trop tôt (avant le retard de règles) au risque d’être confrontée à un faux négatif.

Le test sanguin

L’hormone bêta-hCG est également présente dans le sang. C’est pourquoi le plus souvent, après avoir fait un test urinaire, vos professionnel·le·s de santé vous prescriront une prise de sang.

Ils sont fiables à 100% et remboursés par l’Assurance maladie sur prescription.

Les tests de grossesse faits maison de nos grand-mères sont donc certes amusants à réaliser mais absolument pas fiables. Si vous avez envie de tenter l’expérience, pourquoi pas ! Par contre, pour confirmer votre grossesse, un test urinaire et/ou sanguin sont les seules alternatives vraiment fiables.

Si votre test est positif, vous aurez peut-être envie de savoir ce qu’il se passe après.

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