
Les modèles familiaux évoluent doucement et de nombreuses femmes vivent leur grossesse seule, par choix ou suite à un changement de situation. D’après l’INSEE, les familles monoparentales représentent d’ailleurs un des schémas familiaux les plus courants aujourd’hui : presque 25% des familles en France, dont 85% d’entre elles concernent des mères seules, plus communément appelées “mamans solos”. Alors comment vivre au mieux cette grossesse seule ?
Grossesse seule : de quoi parle-t-on ?
Vivre une grossesse seule signifie que vous traversez cette période sans co-parent à vos côtés, en dehors du schéma familial “classique”. Cela peut résulter d’un choix affirmé ou d’un changement de situation. Cette réalité engage non seulement votre corps, mais aussi tous les aspects affectifs, psychiques, pratiques, financiers et médicaux de votre projet de maternité.
De nombreux parcours de vie peuvent mener à être mère célibataire. Dans tous les cas, vous partagez les mêmes difficultés, des besoins communs, et surtout : une force immense qui vous portera.
Il y a celles qui le sont par choix. Certaines se lancent alors dans la maternité via un parcours de PMA, aujourd’hui ouvert aux femmes célibataires en France depuis la loi bioéthique de 2021.
D’autres ont découvert une grossesse imprévue, sans être nécessairement en couple et ont décidé de poursuivre cette aventure seule.
Pour d’autres, vivre une grossesse solo relève plutôt de la contrainte et d’une situation qu’elles n’avaient pas projetée.
Certaines femmes enceintes vivent un changement de situation : à l’annonce de leur grossesse, le co-parent choisit finalement de ne plus s’investir dans cette aventure. La séparation peut aussi avoir lieu au cours de la grossesse, pour diverses raisons propres à chaque couple.
Pour quelques-unes enfin, c’est un drame qui vient teinter une grossesse pourtant bien investie à deux au départ, mais qui se noircit du décès du 2ème parent. Quelle que soit votre situation : si vous vivez une grossesse seule, voici quelques conseils pour la mener au mieux.
Les principales difficultés d’une grossesse seule
Comme nous venons de l’évoquer, vivre une grossesse seule est une aventure qui, au-delà de sa dimension émotionnelle, implique aussi des difficultés d’ordre pratique, logistique ou encore financier.
Les difficultés psychologiques et émotionnelles
Sur le plan émotionnel, l’absence d’un co-parent peut parfois intensifier le sentiment d’isolement. Certaines futures mamans solo ressentent davantage d’anxiété avant les rendez-vous de suivi médical, comme les échographies ou les séances de préparation à la naissance. Le manque de soutien immédiat au quotidien, surtout lors des périodes de doute ou de fatigue, peut également fragiliser un équilibre psychologique déjà chamboulé par les hormones de grossesse.
Il est donc essentiel d’anticiper ces moments en construisant un cercle de soutien solide autour de vous : amis proches, famille, groupes de parole, professionnel⸱le⸱s de santé (sages-femmes, psychologues spécialisé⸱e⸱s dans l’accompagnement maternelle et infantile)… Ces relais permettent d’aborder plus sereinement chaque mois de grossesse.
Vivre sa grossesse seule : concilier maternité et vie sociale
Une grossesse seule peut aussi bouleverser votre vie sociale et amoureuse. Certaines femmes craignent d’être jugées ou peinent à se projeter dans une relation durant cette période. L’emploi du temps rythmé par le suivi de grossesse, les rendez-vous médicaux, la préparation à l’accouchement et la gestion des démarches administratives laisse parfois peu de place à la détente.
Pourtant, préserver un lien social est important pour votre bien-être. Participer à des ateliers de préparation prénatale en groupe, fréquenter des espaces dédiés à la puériculture ou à l’allaitement et rester connectée avec vos amis permet de rompre l’isolement. La Protection Maternelle et Infantile (PMI) et certaines maternités organisent aussi des séances collectives favorisant les échanges entre futures mères.
Les difficultés pratiques et financières
Une grossesse seule demande également de gérer seule la logistique de la maternité : organisation des consultations, achats pour le bébé, préparation de la maison, démarches administratives. Chaque étape – du dépistage prénatal aux premiers soins mère-enfant – doit être planifiée sans relais quotidien immédiat, ce qui peut accentuer la charge mentale.
À cela s’ajoute un poids financier souvent plus lourd, avec des dépenses liées aux examens médicaux, à l’équipement pour le bébé ou encore aux frais de déplacement. Identifier en amont les aides disponibles (allocations, aides locales, soutien d’associations) peut être un véritable soulagement.
Bon à savoir : anticiper ces tâches et recourir à des services d’accompagnement (visites à domicile par des puéricultrices, conseils en pédiatrie, séances collectives de préparation à la naissance) peut vous aider à alléger considérablement le poids organisationnel.
Savoir demander et accepter de l’aide
C’est évidemment une grande responsabilité qui vous incombe puisque tout repose sur vos épaules et ça peut devenir très envahissant : mais vous faites de votre mieux ! N’essayez pas de tout faire parfaitement, être “simplement” la mère de votre enfant sera déjà parfait. demander de l’aide n’est pas une faiblesse.
Et si parfois il est bon de se retrouver un peu seule et tranquille pour mener la vie telle que vous la souhaitez pendant votre grossesse, accepter (et même demander) l’aide et le soutien de vos proches et de professionnel⸱le⸱s adaptés ne remet pas en question votre capacité à faire face aux difficultés lors de votre grossesse seule.
Si vous avez des questions, n’hésitez pas à télécharger l’application May. Vous pourrez accéder à une messagerie avec des sages-femmes qui vous répondent 7j/ 7 de 8h à 22h.
Gérer les difficultés d’une grossesse seule : créer un village autour de soi
Vous avez peut-être déjà entendu l’expression : “Il faut tout un village pour élever un enfant”. Soyez à sa tête et restez entourée de ceux que vous aurez choisis. Maman solo ne doit pas nécessairement rimer avec femme seule.
L’entourage pendant la grossesse
Durant la grossesse, la présence de votre entourage est essentiel.
- Impliquer une personne référente si cela vous vient naturellement : votre mère ou votre père, une sœur/un frère, un⸱e ami⸱e pour vous accompagner aux consultations prénatales et examens médicaux si une présence bienveillante vous rassure ou pour raconter toutes vos aventures de femme enceinte au fur et à mesure. Ces adultes-là pourront ensuite être des personnes référentes pour votre enfant dont ils ont suivi la naissance.
- Si des amies / collègues vivent une grossesse en même temps que vous : créez un groupe de conversations pour y partager déboires et conseils, il peut perdurer après l’accouchement et être d’un grand soutien.
Les professionnels de santé
- Choisissez votre maternité en fonction de votre projet d’accouchement et de la proximité de votre domicile.
- Prévoyez votre suivi en ville : professionnel⸱le de santé de confiance, sage-femme en or, psychologue qui connaît déjà votre parcours et pourquoi pas une doula. Et au moindre jugement sur votre situation, n’hésitez pas à changer de professionnel⸱le. Le but est que vous vous sentiez pleinement en confiance avec la personne qui suit votre grossesse.
Bon à savoir : les doulas sont des femmes qui proposent un accompagnement non médical de la grossesse et de l’accouchement. Ce soutien complémentaire peut être très utile (mais ne se substitue en aucun cas au suivi médical avec un⸱e médecin ou sage-femme), n’hésitez pas à vous renseigner auprès de l’association des Doulas de France par exemple.
Grossesse seule : anticiper la suite et prendre soin de soi
L’idée, c’est de décharger dès maintenant la charge mentale de votre future-vous, pour apaiser votre quotidien de jeune maman. Pour cela, voici quelques idées.
Tenir un journal de bord de votre grossesse
Il pourra être un référent mais aussi prendre l’aspect d’un interlocuteur. Vous pouvez par exemple l’adresser à votre bébé si cela vous aide à poser des mots sur votre vécu et ressenti. Il sera précieux à relire pour vous et un grand outil pour aborder ensuite les questions sur le déroulement de la grossesse qu’aura peut-être votre enfant.
Réaliser un projet de naissance
En réalisant un projet de naissance, l’équipe connaîtra alors votre situation singulière : soyez sûre qu’elle y sera sensible et saura vous entourer d’autant plus. Vous pourrez y mentionner la présence éventuelle d’une personne tierce pour vous soutenir, ce qui pourra éviter aussi les questions maladroites le jour J, au moment d’accoucher. C’est une bonne occasion aussi pour définir ce que vous souhaitez pour votre accouchement, ses suites immédiates et avoir une idée de ce que vous voudriez mettre en place pour que tout se déroule au mieux. Si vous ne savez pas par où commencer pour écrire votre projet de naissance, n’hésitez pas à vous tourner vers la personne qui suit votre grossesse : il ou elle pourra vous indiquer de quelle façon procéder et répondre à vos questions.
Préparer l’après accouchement
- Préparez votre post-partum : personnes ressources pour vous épauler dès le retour à la maison, mode d’allaitement choisi pour le nouveau-né, mode de garde à la reprise du travail, modalités de cette reprise, etc.
- Renseignez-vous pendant toute la grossesse sur les aides dont vous pourriez bénéficier (auprès de votre CAF notamment) et les prestations qui existent pour alléger votre charge mentale : TISF, AVS, baby-sittings de nuit …
- Trouver auprès de vous tout ce qui existe pour partager du temps avec votre enfant : simples parcs, aquariums, lieux de vie dédiés (comme la Cité des Bébés à Paris, ou les cafés des parents), où vous pourriez vous retrouver avec d’autres parents et peut-être certain⸱e⸱s dans la même situation que vous.
Les réseaux sociaux
Les réseaux sociaux peuvent être une ressource précieuse pour trouver des profils qui vous ressemblent et échanger avec d’autres mères. Mais attention : ils ne montrent souvent qu’une réalité très filtrée. Derrière les photos d’intérieurs parfaits, de bébés qui dorment 12 heures d’affilée et de mères rayonnantes quelques jours après l’accouchement, il y a toujours une vie bien plus nuancée et parfois bien plus difficile. Si ces contenus vous pèsent, n’hésitez pas à faire le tri dans vos abonnements.
Et bien sûr … Comptez sur May ! N’hésitez pas à vous rendre sur le tchat de l’application pour exposer vos doutes ou questions à nos professionnel⸱le⸱s de santé. Notre programme post-partum vous accompagne pas à pas dans cette période intense, avec des conseils adaptés et des ressources fiables. Vous pouvez également parcourir nos fiches, articles et masterclasses qui abordent tous les sujets qui pourraient vous questionner : le savoir, c’est le pouvoir !
Bon à savoir : vous pouvez aussi rejoindre le tchat entre mamans pour partager vos expériences, poser vos questions et trouver du soutien auprès de personnes qui traversent les mêmes étapes que vous.
Mamans solos, pas que des désavantages !
Au cours de cet article, nous avons évoqué toutes les difficultés que peut entraîner le fait de vivre une grossesse seule. Notez néanmoins qu’être maman solo n’a pas que des inconvénients.
- Pas de débat pour le choix du prénom ! C’est vous qui décidez seule.
- Pas de couple à préserver en post-partum, vous pouvez mettre la priorité sur vous uniquement.
- Vous allez trouver en vous des ressources que vous n’imaginiez même pas et apprendre à vous connaître autrement, et ça, c’est vraiment précieux !
Pour conclure, n’en doutez pas, vous êtes des héroïnes du quotidien. Laissez un peu votre culpabilité au placard : vous êtes fortes, inspirantes et vous faites de votre mieux. Parlez à votre enfant, racontez-lui simplement votre histoire singulière quand vous le jugerez bon et ce que vous avez mis en place autour de lui pour qu’il soit le mieux entouré possible. Vous portez un enfant, que vous allez mettre au monde, aimer, élever, éduquer : vous êtes la meilleure maman possible pour votre enfant, comme toutes les mères et c’est bien l’essentiel !
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Sources : jgcocinarte | Satura_ | TrendsetterImages | ADDICTIVE_STOCK | nd3000 | gpointstudio | DragonImages