Comment gérer l’anxiété et l’angoisse de la séparation chez l’enfant ?

Premiers pas à la crèche ou simple passage dans une autre pièce… Il est possible que votre enfant devienne anxieux lors des moments de séparation. Face à un bébé qui montre des signes « d’angoisse de la séparation », il n’est pas toujours simple de savoir comment réagir pour bien gérer la situation. Nous vous donnons quelques conseils pour accompagner cette émotion chez votre bébé.

Anxiété et angoisse de la séparation : faisons le point.

Angoisse de la séparation, de quoi s’agit-il ? 

Tout d’abord, parlons du  terme ’”angoisse de la séparation”. Nous savons aujourd’hui qu’il n’est pas tout à fait approprié. Si votre enfant semble progressivement prendre davantage conscience de votre départ et de qui sont ses figures d’attachement, nous ne parlerons pas d’”angoisse” qui est un terme trop fort. Il s’agit plutôt ici d’anxiété de séparation.

L’anxiété de séparation se manifeste par une peur excessive et persistante de la séparation avec ses figures d’attachement principales, le plus souvent ses parents. Cette réaction émotionnelle, bien que naturelle à certains stades du développement de l’enfant, peut devenir envahissante et compliquer le quotidien. 

C’est donc vers 6-10 mois que votre enfant commence à prioriser ses personnes “préférées” et peut montrer des signes d’inconfort quand elles s’éloignent de lui (tout comme il va peut-être montrer de l’inconfort devant des personnes qu’il connaît moins). Voici les comportements typiques à observer, votre enfant :

• Pleure et crie dès que vous quittez la pièce ou disparaissez de son champ de vision, même brièvement.
• A des difficultés à s’endormir ou se réveille souvent la nuit.
• Refuse d’être confié à une autre personne.
• A des réactions émotionnelles fortes lors des départs à la crèche ou dans des lieux inconnus.
• Recherche constamment votre présence, parfois jusqu’à l’impossibilité de jouer ou de s’occuper seul.

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Angoisse de la séparation : les différentes causes 

L’anxiété de séparation résulte à la fois du développement affectif de votre enfant et de son environnement. Comprendre ce qui peut l’accentuer permet de mieux accompagner votre  enfant dans cette phase.

Influence de l’environnement familial

Bien que l’anxiété de séparation soit un phénomène naturel, l’environnement familial est un facteur déterminant dans l’apparition et l’intensité de l’angoisse de la séparation. Plusieurs éléments peuvent favoriser une anxiété excessive :

• Des changements ou bouleversements familiaux : un déménagement ou une séparation parentale peuvent perturber le sentiment de sécurité de l’enfant et accentuer ses peurs.
• Votre état émotionnel  : si vous souffrez d’anxiété ou vivez une période de stress ou de dépression, vous pouvez involontairement transmettre votre malaise à votre enfant. Les enfants sont de véritables “éponges émotionnelles” et ressentent le climat familial.
• La qualité des relations avec les personnes qui le gardent : Si votre enfant ne se sent pas en confiance avec la·e nounou.
• L’absence ou manque de repères stables : un environnement imprévisible, des routines changeantes ou un manque de continuité dans les figures d’attachement augmentent le risque de développer une anxiété généralisée ou des comportements d’évitement.

L’entrée à la crèche

L’entrée à la crèche représente l’une des premières grandes séparations dans la vie d’un enfant et c’est souvent à ce moment que l’anxiété de la séparation se manifeste de façon plus excessive. Pour votre enfant, c’est un bouleversement du quotidien, impliquant de quitter la sécurité du foyer pour découvrir un nouvel univers. Pourquoi cette étape est-elle si sensible ?

• Une rupture avec le cadre familial rassurant : votre enfant perd ses repères habituels, ce qui peut provoquer un malaise ou de nouvelles peurs.
• Une confrontation à l’inconnu : votre enfant découvre de nouveaux adultes, de nouveaux enfants et des règles différentes.
• Un rythme imposé : les nouveaux horaires et rituels accentuent parfois le sentiment de perte de contrôle.

Moments propices à l’anxiété 

Durant la phase de « l’angoisse de la séparation« , certains moments de la journée sont plus susceptibles de déclencher de l’anxiété chez votre bébé. Vous pouvez donc être particulièrement attentif·ve :

• Le matin. Au moment de votre départ au travail ou au moment de déposer votre enfant dans son lieu d’accueil, la séparation peut être particulièrement difficile.

• Le soir au moment du coucher. La nuit étant, de fait, un moment où votre enfant est séparé de vous, son émotion peut donc se manifester lorsqu’il va au lit.

Comment accompagner l’angoisse de la séparation ?

Accompagner un enfant traversant une anxiété de la séparation demande douceur et patience. À cette période, votre enfant apprend progressivement la notion de “permanence de l’objet”. Il doit comprendre que les personnes ou les objets continuent d’exister même lorsqu’il ne les voit plus. 

L’objectif est de le rassurer et de renforcer son sentiment de sécurité. Voici des techniques d’apaisement à privilégier au quotidien :

• Ritualiser les séparations : créer des petits rituels rassurants au moment du départ (chant, câlin, phrase clé).
• Préparer votre enfant à l’avance : expliquer-lui simplement ce qui va se passer, combien de temps vous serez absente et qui s’occupera de lui. Cela limite la part d’inconnu.
• Utiliser un objet transitionnel : un doudou, un objet avec votre odeur peuvent offrir un point de repère rassurant.
• Favoriser la verbalisation des émotions : encouragez votre enfant à exprimer ce qu’il ressent (“Tu as peur que je parte, c’est normal”). Mettre des mots sur l’anxiété aide à l’apprivoiser.
• Pratiquer des exercices de relaxation : des respirations profondes peuvent aider à calmer le corps et l’esprit lors des moments de tension.
• Se montrer confiant.e :votre appréhension peut accentuer celle de votre enfant qui ressent tout.
• Anticiper: lorsque vous faites garder votre enfant par une nouvelle personne, demandez à la personne d’arriver quelques minutes (15/30 minutes) en avance afin que votre enfant puisse faire connaissance avec elle.
• Le rassurer: quand votre enfant manifeste son inquiétude, n’hésitez pas à le prendre dans vos bras pour le rassurer.
• L’aider à apprivoiser l’absence : en jouant à des jeux de coucou-caché par exemple, en cachant des objets, en partant quelques minutes de la pièce… Vous lui apprenez que les choses peuvent disparaître puis revenir.
• L’aider à développer son autonomie : encouragez votre enfant à avoir ses propres activités, même en votre présence. Cela l’aidera à prendre confiance en lui.

Si l’anxiété de séparation devient trop difficile à vivre au quotidien ou qu’elle s’accompagne de signes de crise de panique, de dépression ou d’anxiété généralisée, n’hésitez pas à consulter votre pédiatre.

En résumé, l’anxiété de séparation est courante et fait partie du développement de votre enfant. Prévenir et accompagner l’angoisse de la séparation passe avant tout par la patience, la bienveillance et la création de repères stables. N’oubliez pas que chaque famille avance à son rythme.

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