
Enfant 3 ans difficile : comprendre et gérer les comportements
L’intolérance au lactose est un problème courant chez les adultes, allant des ballonnements au crampes. Mais est-elle courante pour les plus jeunes ? Quelles différences avec une allergie ? Que faire lorsque les produits laitiers semblent causer des soucis digestifs à votre enfant ?
Intolérance au lactose chez l’enfant : on vous dit tout.
Le lactose est le principal sucre du lait que ce soit dans le lait de vache ou le lait maternel. Il est présent dans tous les produits laitiers. Il représente 84% du sucre dans le lait maternel. Pour être digéré, il a besoin d’une enzyme : la lactase.
L’intolérance au lactose est liée à une insuffisance de cette lactase. La lactase permet de couper le lactose en plus petites molécules, le glucose et le galactose, qui pourront ainsi être absorbées complètement par l’intestin grêle. Lorsque la lactase est insuffisante, le lactose ne peut être digéré totalement dans les intestins. Il va provoquer un appel d’eau dans les intestins avec risque de diarrhée et va passer dans le côlon, le gros intestin. Dans le côlon, il se produit alors une fermentation avec production de gaz (hydrogène, dioxyde de carbone et méthane), ce qui peut entraîner des douleurs au ventre.
Il y a de grosses différences entre une intolérance et une allergie alimentaire.
Les allergies concernent les protéines alimentaires uniquement. L’allergie aux protéines de lait de vache (APLV) est une réaction immunitaire aux protéines de lait, qui peut entraîner des symptômes immédiats ou retardés, tels que de l’urticaire, des vomissements, ou même – dans les cas les plus graves – une gêne respiratoire ou un choc anaphylactique.
Le lactose par contre est un sucre. Les symptômes, bien que désagréables, n’ont pas la même gravité que l’allergie et sont uniquement liés à sa mauvaise digestion.
Les symptômes de l’intolérance au lactose chez un enfant peuvent varier, mais incluent souvent :
Bon à savoir : chez les bébés, ces symptômes peuvent être confondus avec les coliques, mais ils sont généralement temporaires et liés à une consommation de lactose au-delà du seuil de tolérance.
L’intolérance au lactose chez les enfants est souvent une source de préoccupation pour les parents. Mais qu’est-ce qui en est à l’origine ?
Nous l’avons vu, l’une des principales causes de l’intolérance au lactose est le déficit en lactase. Certains nourrissons peuvent naître avec un déficit en lactase mais ceci est extrêmement rare et congénitale, ce qui signifie que la maladie est présente dès la naissance. Le déficit congénital en lactose est diagnostiqué rapidement car il entraîne une diarrhée néonatale sévère.
Notez également qu’à mesure que votre enfant grandit et consomme moins de lait, sa production de lactase peut diminuer petit à petit dès 2-3 ans pour diminuer plus fortement à partir de 5 ans. Ceci est valable chez tous les mammifères. Si vous donnez du lait à un chat ou un chien adulte, vous verrez qu’il aura les mêmes symptômes ! Cependant nous les européens avons pris l’habitude de consommer du lait jusqu’à un âge avancé, ce qui permet à certains adultes de tolérer encore le lait. Dans d’autres ethnies, comme les africains du sud ou certains asiatiques, l’intolérance au lactose est beaucoup plus fréquente. En France 30 à 50% des adultes ont une digestion incomplète du lactose. Il ne s’agit donc pas d’une maladie mais d’une évolution de notre capacité à digérer le lait dite “physiologique”, normale.
Certaines conditions médicales jouent également un rôle dans le développement de l’intolérance au lactose. La lactase est située essentiellement sur l’extrémité des villosités intestinales, ces sortes de tentacules qui tapissent nos intestins. Quand celles-ci sont abîmées par une infection comme une gastro-entérite ou une inflammation, cela provoque un déficit en lactase. Mais ce déficit est temporaire en cas de gastro-entérite. Les grands prématurés peuvent également avoir un déficit en lactase mais ce déficit est transitoire.
L’alimentation de votre enfant peut également influencer la tolérance au lactose. Un sevrage précoce du lait maternel ou une introduction rapide des produits laitiers peuvent parfois perturber la capacité de votre enfant à digérer le lactose. En cas de doute, n’hésitez pas à consulter votre professionnel·le de santé.
Il est important de différencier l’intolérance au lactose des autres intolérances alimentaires, plus générales, comme l’intolérance au gluten. Les symptômes digestifs tels que les ballonnements, les crampes, la diarrhée et les vomissements peuvent être similaires, mais les causes sous-jacentes diffèrent.
L’identification de l’intolérance au lactose se fait à la maison. Elle consiste en une simple observation des symptômes de votre enfant après la consommation de lait ou de produits laitiers. Le beurre et le fromage qui ne contiennent que peu de lactose sont par contre généralement bien tolérés contrairement à l’allergie aux protéines de lait de vache. Les laitages, riches en probiotiques qui permettent de mieux digérer le lactose, n’entraînent souvent que peu ou pas de symptômes.
Le passage à un lait appauvri en lactose va permettre d’améliorer les symptômes. Si vous constatez des troubles digestifs récurrents, il est alors conseillé de consulter un·e professionnel·le de santé pour poser un diagnostic.
Bien souvent le diagnostic est clinique et ne nécessite pas d’examens complémentaires. Exceptionnellement un test respiratoire à l’hydrogène peut être pratiqué pour confirmer le diagnostic : ce test non invasif mesure l’hydrogène dans l’haleine après l’ingestion de lactose. Une augmentation significative de l’hydrogène est un indicateur d’intolérance au lactose, car le lactose non digéré fermente dans le côlon, produisant de l’hydrogène.
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Si votre professionnel·le de santé diagnostique à votre enfant une intolérance au lactose, il faudra alors adapter son alimentation afin d’en limiter le plus possible les symptômes.
Pour adapter l’alimentation de votre enfant, il faut bien sûr réduire le plus possible sa consommation de lactose. Vous pouvez par exemple appliquer l’une des méthodes suivantes :
Voici quelques recommandations supplémentaires en cas d’intolérance au lactose.
En cas de diarrhée aiguë ou de gastro-entérite liée à un virus ou une bactérie, nous l’avons vu l’activité lactasique peut être diminuée. Mais ceci est provisoire et sans conséquence en général si la diarrhée dure peu de temps. Si les symptômes se prolongent, on peut éventuellement proposer un lait sans lactose le temps que tout rentre dans l’ordre. L’allaitement maternel ne doit pas être arrêté par contre. De même, la consommation de laitages doit être poursuivie car elle est bénéfique pour la résolution de la diarrhée.
Seul·e un·e professionnel·le de santé est à même de diagnostiquer une intolérance au lactose. Il est donc fortement recommandé de consulter dès les premiers symptômes ou en cas de doute.
Si vous ne faites pas tout de suite le lien avec une intolérance, voici quelques situations où une consultation médicale est recommandée :
Une intolérance au lactose a des causes et des répercussions très différentes d’une allergie aux protéines de lait de vache (APLV). En cas de doutes ou d’inquiétudes, n’hésitez pas à consulter votre professionnel·le de santé afin d’obtenir un diagnostic et des conseils adaptés à votre enfant.
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Photos : YuriArcursPeopleimages | wosunan | joaquincorbalan | Iakobchuk | ImageSourceCur | buregina
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