Calcul de fin de prématurité : comprendre une naissance prématurée

D’après le dernier rapport de l’Euro Peristat, les naissances prématurées concerneraient jusqu’à 6,9% des naissances vivantes en France, soit environ 55 000 enfants chaque année. Qu’est-ce que la prématurité ? Comment la calcule-t-on ? Quel suivi médical est nécessaire ?

Calcul de fin de prématurité : faisons le point.

Tout comprendre à la prématurité

A partir de quel moment de la grossesse considère-t-on que le bébé qui va naître n’est plus prématuré ? Quels sont les facteurs qui influencent la prématurité ? Voici quelques informations.

Qu’est-ce qu’un bébé prématuré ?

Le terme d’une grossesse en France est à 41 semaines d’aménorrhée (SA). Un bébé prématuré est un enfant né avant 37 SA. La prématurité se décline en plusieurs stades :

• La prématurité modérée : de 32 à 36 SA + 6 jours. Ce stade représente la majorité des naissances prématurées en France.
• La grande prématurité : de 28 à 31 SA + 6 jours.
• La très grande prématurité : avant 28 SA. Ces nouveau-nés sont les plus vulnérables, nécessitant des soins intensifs à la naissance.

Facteurs influençant la prématurité

Plusieurs facteurs peuvent influencer une naissance prématurée :

• Les antécédents médicaux : des antécédents de prématurité ou des maladies chroniques peuvent augmenter le risque de naissance prématurée.
• Des complications de grossesse : des problèmes comme un dysfonctionnement placentaire peuvent nécessiter un accouchement avant terme pour protéger la mère et l’enfant ou encore une infection du placenta par exemple (appelé chorioamniotite)
• Les grossesses multiples : ces grossesses vont rarement jusqu’à terme
• Des anomalies : des anomalies détectées lors de l’échographie peuvent alerter sur un risque accru de prématurité, comme la présence de malformations utérines par exemple. 

Calcul de fin de prématurité après la naissance 

Le calcul de fin de prématurité après la naissance permet d’estimer le moment où un bébé né prématuré atteint un développement équivalent à celui d’un bébé né à terme. Il est basé sur la date de naissance du nouveau-né ainsi que les semaines de grossesse.

Par exemple : si un enfant est né à 32 SA, le calcul prend en compte les 5 semaines restantes jusqu’à 37 SA (stade de grossesse à partir duquel on considère que le bébé est suffisamment développé pour s’adapter tout seul à sa nouvelle vie extra-utérine), pour ajuster les attentes de développement et de soins.

Ce calcul de fin de prématurité vise à guider vos professionnel·le·s de santé afin d’adapter les soins en fonction de l’immaturité du développement d’un prématuré.

Si vous avez des questions sur le sujet, n’hésitez pas à télécharger l’application May. Une équipe de sages-femmes vous répond 7j/7 de 8h à 22h.

Outils et méthodes pour calculer le degré de prématurité d’un bébé

Dans le cadre d’une naissance prématurée, vos professionnel·le·s de santé utilisent divers outils et méthodes afin de déterminer le degré de prématurité de votre enfant et estimer sa date probable de fin de prématurité (soit le moment où votre enfant sera autant développé qu’un bébé né à terme) avec le calcul que nous avons évoqué plus haut. 

Pour calculer le degré de prématurité de votre enfant, on évalue son âge gestationnel en calculant le nombre de semaines d’aménorrhée depuis le début de la grossesse. Pour affiner le calcul, votre équipe médicale s’appuiera également sur d’autres examens médicaux tels que l’échographie, qui permet d’estimer le poids et la taille de votre nouveau-né. Ces données, collectées tout au long de votre grossesse, permettent d’adapter votre prise en charge et celle de votre bébé le jour de l’accouchement en évaluant les risques potentiels de cette naissance.

Bon à savoir : il y a également de fortes chances que l’on vous parle d’âge corrigé. On raisonne en âge corrigé jusqu’au deux ans de l’enfant notamment pour l’examen clinique, car les attentes ne seraient pas les mêmes en fonction de l’âge réel. Comme les acquisitions sont très rapides au départ on crée un décalage avec les enfants nés à terme si on ne prend pas en compte cet âge corrigé.

Concrètement, l’âge réel de votre bébé représente le temps écoulé depuis sa naissance. De son côté, l’âge corrigé soustrait les semaines de prématurité à l’âge réel de votre enfant. Par exemple, un bébé né à 32 SA atteindra sa fin de prématurité à 8 semaines après la naissance (soit l’équivalent de 40 SA). Après 3 mois, il aura donc 3 mois d’âge réel mais seulement 1 mois d’âge corrigé.

Implications d’une naissance prématurée pour la mère et l’enfant

Le plus souvent, une naissance prématurée bouleverse vos plans, ce qui peut être aussi éprouvant physiquement qu’émotionnellement. Les questions autour de la santé de la mère et du bébé peuvent vite devenir source de stress tandis que la médicalisation (généralement plus présente pour une naissance prématurée) de l’accouchement peut parfois entraîner un sentiment de perte de contrôle, voire de culpabilité chez certaines mères.

Pour le bébé, la prématurité implique généralement un séjour plus ou moins long en unité de soins intensifs néonatals, où il peut recevoir des soins spécialisés pour pallier son immaturité. En effet, les nouveau-nés prématurés peuvent être sujets à des complications, notamment neurologiques ou pulmonaires.

Bon à savoir : vous n’êtes pas seul·e·s. Si vous le pouvez, n’hésitez pas à vous entourer d’une équipe médicale en qui vous avez confiance et avec laquelle vous vous sentez à l’aise, afin de vous sentir libres de poser toutes vos questions. Si vous ressentez le besoin de parler de ce que vous traversez, vous pouvez également vous tourner vers un·e psychologue spécialisé·e dans les questions de grossesse ou, pourquoi pas, vers des groupes de parole.

Peut-on prévenir la prématurité ?

Nous l’avons évoqué plus haut : de nombreuses familles font face à la prématurité de leur enfant (jusqu’à 55 000 bébés par an en France). Il s’agit donc d’une complication relativement courante et comme nous l’avons vu, certains facteurs l’influencent. Notez cependant qu’il est impossible de la prévenir entièrement. Parfois, une naissance prématurée peut arriver même en prenant toutes les précautions possibles. 

Cependant, il reste possible d’anticiper certaines complications, ce qui aide à réduire le risque global de prématurité. Voici quelques recommandations (qui valent pour n’importe quelle grossesse d’ailleurs).

• Un suivi médical régulier : un suivi médical rigoureux – normalement obligatoire pendant la grossesse – permet à votre professionnel·le de santé de détecter de façon précoce d’éventuels signes de complications et d’adapter les soins et votre suivi en conséquence.
• Une alimentation saine : offrir à votre corps tous les nutriments dont il a besoin pour être en bonne santé est d’autant plus important pendant la grossesse car votre corps doit, en plus de ses missions habituelles, pouvoir offrir au fœtus les ressources essentielles à son développement.
• Une activité physique modérée : une activité physique régulière (et adaptée à votre grossesse bien sûr) comme la marche ou le yoga prénatal peut être bénéfique pendant la grossesse (mais pas seulement) et aide à réduire les risques de diabète gestationnel ou d’autre complication de grossesse, qui peuvent à leur tour favoriser la naissance prématurée
• Surveillance des signes d’alerte : surtout, restez attentive à toute complication potentielle. Si vous constatez des symptômes inhabituels ou inquiétants pendant votre grossesse (comme des saignements ou des contractions régulières par exemple), nous vous recommandons de consulter rapidement.

Le calcul de fin de prématurité est donc un moyen pour vos professionnel·le·s de santé d’estimer le degré de prématurité de votre bébé et ainsi d’adapter son suivi médical, afin de prévenir le plus de complications possibles. Concernant la prématurité, il se peut qu’elle bouleverse votre projet parental : n’hésitez pas à vous faire accompagner par tous les proches ou professionnels de santé dont vous pourriez avoir besoin, afin de vous reposer sur eux. Bien qu’il ne soit pas possible de prévenir entièrement la prématurité, vous pouvez en revanche faire en sorte d’avoir une équipe médicale prête à réagir rapidement au besoin, grâce à un suivi régulier et assidu.

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