Bière sans alcool et allaitement : ce qu’il faut savoir

Si vous avez fait le choix d’allaiter, alors peut-être vous demandez-vous s’il vous est possible de consommer certaines boissons, telles que de la bière sans alcool. Montée de lait, effets sur la lactation, risques pour le bébé… Faisons le point sur la consommation de boissons sans alcool pendant la grossesse.

Bière sans alcool et allaitement : tout ce qu’il faut savoir.

Allaitement et consommation d’alcool : les recommandations officielles

Pendant la période d’allaitement, de nombreuses mères se posent des questions sur leur alimentation, leur hydratation… et leur consommation d’alcool. Pouvez-vous vous accorder un verre sans risque pour votre bébé ? Qu’en est-il des bières sans alcool ?

L’alcool peut-t-il passer dans le lait maternel ?

Les autorités de santé sont unanimes : l’alcool passe dans le lait maternel, à des concentrations quasiment identiques à celles présentes dans votre sang. Autrement dit, dès qu’il y a de l’alcool dans votre organisme, il y en a aussi dans votre lait. Ainsi, chaque tétée (ou biberon de lait tiré) expose directement votre bébé à cet alcool.

Quelques points clefs : 

• L’élimination de l’alcool du lait maternel suit la même courbe que dans le sang : il faut en moyenne 2 à 3 heures pour éliminer l’alcool d’un verre, mais cela varie selon votre poids, la quantité consommée et ce que vous avez mangé.
• Tirer votre  lait puis le jeter n’accélère pas l’élimination de l’alcool dans le lait : tant que l’alcool est dans votre sang, il est aussi dans votre lait.
• L’alcool peut perturber la lactation, en bloquant le réflexe d’éjection et en réduisant la production de lait.

L’alcool présente-t-il des risques pour un bébé allaité ?

Le foie d’un nourrisson n’est pas capable d’éliminer l’alcool aussi efficacement qu’un adulte, ce qui peut entraîner des risques pour sa santé, même à faibles doses. L’alcool, même en infime quantité, peut provoquer chez votre bébé les troubles suivants : 

• troubles du sommeil,
• somnolence,
• prise de poids ralentie,
• altération des réflexes de succion.

En l’absence d’un seuil de sécurité clairement défini, la recommandation officielle est donc de limiter l’alcool au maximum pendant l’allaitement et d’attendre qu’il soit complètement éliminé de votre organisme avant d’allaiter votre bébé.

Qu’est-ce qu’une bière sans alcool ? 

Depuis quelques années, les boissons sans alcool connaissent un succès grandissant. Les marques se multiplient dans les rayons et nombreuses sont les personnes à se tourner vers ces alternatives. Que se cache-t-il derrière l’appellation “bière sans alcool” ?

La bière sans alcool est élaborée selon les mêmes grandes étapes que la bière traditionnelle : brassage, fermentation et parfois maturation. La différence principale réside, comme son nom le laisse entendre, dans sa teneur en alcool, volontairement très faible voire inexistante.

Pour obtenir ces faibles taux d’alcool, plusieurs procédés de fabrication sont utilisés :

• Interruption précoce de la fermentation, afin d’éviter la production d’alcool.
• Élimination de l’alcool après fermentation, par distillation sous vide ou filtration spécifique.
• Utilisation de levures spécifiques, produisant naturellement très peu d’alcool.

Ces techniques permettent de conserver le goût et l’apparence d’une bière traditionnelle, sans les effets de l’alcool. On trouve aujourd’hui une large gamme de bières sans alcool : blondes, blanches, ambrées, IPA et même des versions biologiques ou même vegan.

Bon à savoir : en France, une bière peut être légalement qualifiée de « sans alcool » si elle contient moins de 1,2% d’alcool par volume. Cependant, la grande majorité des bières sans alcool disponibles dans le commerce affichent des taux bien inférieurs, souvent en dessous de 0,5%, voire 0,0% pour certaines marques.

Même si le terme “sans alcool” peut sembler rassurant, il est donc important de noter que certaines de ces bières peuvent tout de même contenir des traces d’alcool. Une bière portant la mention “<0,5%” ou “traces d’alcool” contient bel et bien une petite quantité d’alcool, même minime. De son côté, un bière étiquetée 0,0% est garantie sans aucune trace d’alcool.

Si vous avez fait le choix de l’allaitement, nous vous recommandons d’être particulièrement vigilante aux indications présentes sur la bouteille.

Peut-on boire de la bière sans alcool pendant l’allaitement ?

Comme nous l’avons vu, la consommation d’alcool pendant l’allaitement présente des risques et est à limiter au maximum. Si vous allaitez votre bébé , la bière sans alcool (ou même le vin sans alcool) peut être une bonne alternative aux boissons alcoolisées. Attention tout de même, comme nous venons de le voir, toutes les boissons “sans alcool” ne se valent pas. Pensez à bien vérifier sur l’étiquette de la bouteille que votre bière ne présente pas de traces d’alcool et un taux à 0,0%.

Si vous avez des questions sur le sujet, n’hésitez pas à télécharger l’application May. Une équipe d’infirmières puéricultrices et de pédiatres vous répond 7j/7 de 8h à 22h.

Bière et lactation : idées reçues et réalités

La croyance selon laquelle boire de la bière stimulerait la montée de lait est très répandue. Elle repose sur l’idée que certains composants du malt favoriseraient la lactation. Et en effet, comme tous les aliments galactogènes, le malt (notamment le malt d’orge) qui entre dans la composition de la bière peut stimuler la lactation mais seulement si la conduite de l’allaitement et que le transfert de lait sont efficaces.

Néanmoins, la consommation d’alcool est à limiter le plus possible lors de l’allaitement, aussi, nous vous recommandons de ne pas vous reposer sur la consommation de bière pour vous aider à allaiter. Pour soutenir la lactation, privilégiez plutôt des tétées fréquentes, une bonne hydratation (eau, tisanes compatibles avec l’allaitement) et écoutez votre corps. Si votre production de lait vous inquiète, n’hésitez pas à consulter un ou une conseillère en lactation (IBCLC) ou votre professionnel⸱le de santé.

L’alimentation et les boissons pendant l’allaitement 

Au-delà des recommandations liées à l’alcool, voici quelques conseils concernant les boissons et l’alimentation si vous allaitez. 

Boissons compatibles avec l’allaitement

Une bonne hydratation est essentielle si vous avez fait le choix d’allaiter (comme pour tout le monde d’ailleurs). Cependant, nous comprenons que vous ayez envie de varier les boissons. Voici quelques idées.

• Eau aromatisée : vous pouvez facilement aromatiser votre eau en y plaçant quelques tranches de fruits (citron, orange, concombre…) ou herbes aromatiques (menthe, persil, basilic…).
• Tisanes et infusions : les tisanes et infusions peuvent aussi être une bonne alternative et ont l’avantage de ne pas contenir de théine. Certaines plantes sont même réputées pour soutenir la lactation (on parle d’aliments galactogènes). Attention, le fenouil n’est plus considéré comme tel depuis mai 2023.
• Jus de fruits frais : préférez-les faits maison ou portant la mention 100% pur jus, idéalement sans sucres ajoutés.
• Lait animal ou végétal : le lait de vache, d’amande, d’avoine ou de soja (non sucré) sont de bonnes options pour varier les plaisirs.
• Boissons “mocktails” : réalisez des cocktails sans alcool avec des fruits, des herbes fraîches, un peu de jus et de l’eau gazeuse pour un effet apéritif sans risque.

Pour rappel, mieux vaut minimiser les boissons énergisantes, les sodas sucrés et les boissons riches en caféine (limitez à 2-3 cafés par jour maximum) pendant l’allaitement.

Quelle alimentation pendant l’allaitement ?

Prendre soin de votre alimentation pendant l’allaitement permet de couvrir vos besoins nutritionnels mais aussi de soutenir la croissance de votre bébé. Voici quelques conseils pratiques pour allier plaisir et équilibre :

• Manger à sa faim, comme durant la grossesse : n’entamez pas de régime restrictif,  l’allaitement exclusif demande environ 500 calories supplémentaires par jour.
• Varier les aliments : fruits, légumes, céréales complètes, légumineuses, viandes, poissons (idéalement 2 fois par semaine : 1 gras, 1 maigre), œufs, produits laitiers.
• Favoriser les aliments riches en fer (lentilles, viande rouge, œufs), calcium (laitages, amandes) et oméga-3 (poissons gras, noix).
• Limiter les aliments ultra-transformés, trop gras ou trop sucrés, ainsi que les additifs.
• Privilégier le bio, local et de saison si possible, pour limiter l’exposition aux résidus chimiques.
• S’hydrater régulièrement : gardez une gourde à portée de main lors des tétées ou des biberons.
• Certains aliments sont dits galactogènes (malt, amandes, noix de cajou) et peuvent être intégrés pour soutenir la lactation si besoin. N’hésitez pas à demander conseil en amont.

Comme nous l’avons vu, l’appellation “bière sans alcool” peut être trompeuse. Pour être certaine de ne pas consommer d’alcool par inadvertance, nous vous recommandons donc de bien consulter l’étiquette de la bouteille en amont. Vous pouvez également varier les plaisirs avec d’autres boissons sans alcool comme des jus de fruits frais ou des mocktails.

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