Le retour de l’ovulation après une fausse couche

Psychologie grossesse
5 minutes

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Les fausses couches concernent environ 15% des grossesses. Elles correspondent à un arrêt spontané de la grossesse. Après un tel événement, le projet d’une autre grossesse peut se présenter plus ou moins rapidement.

La question du retour de l’ovulation après une fausse couche se pose alors naturellement. Mais, quand a-t-il lieu ? On fait le point !

Quand revient le cycle d’ovulation après une fausse couche ?

La fausse couche se définit par l’arrêt spontané d’une grossesse en cours. La fausse couche est dite spontanée lorsque l’évacuation de l’embryon ou du fœtus (en fonction du stade de la grossesse) est spontanée, et donc sans intervention médicale.

Dans d’autres cas, l’arrêt de la grossesse nécessitera une intervention médicale telle que l’aspiration, le curetage ou un traitement médicamenteux.

Après une fausse couche, le corps reprend peu à peu son état d’avant grossesse. L’utérus se rétracte et le col de l’utérus se referme. Il est possible que la femme saigne de façon plus ou moins abondante pendant quelques jours ou semaines avant la première ovulation (la période de fertilité de votre cycle).

Cependant, ces saignements ne correspondent pas au retour des saignements menstruels, c’est-à-dire aux prochaines règles, puisqu’elles apparaissent avant la première ovulation.

Qu’il s’agisse d’une fausse couche précoce (avant la 14ème semaine d’aménorrhée) ou tardive (entre 14 et 22 SA), on observe plus ou moins les mêmes symptômes qu’après une grossesse menée à terme.

Le retour d’ovulation après une fausse couche dépend du taux d’hormones bêta-HCG de la femme. Si la fausse couche a lieu vers la 4ème ou la 5ème semaine de grossesse, la femme aura probablement le retour de ses menstruations dans le mois qui suit.

Tandis que lorsque la fausse couche est plus tardive, ce retour d’ovulation après une fausse couche peut avoir lieu 2 mois après, du fait d’un taux d’hormones plus important. Plus la fausse couche est tardive, plus le retour d’ovulation après une fausse couche est susceptible de prendre du temps car le taux de bêta-hCG doit d’abord revenir à la normale.

Tant que le taux de l’hormone bêta-hCG n’est pas revenu au niveau auquel il était avant la grossesse, il n’y aura pas de retour du cycle d’ovulation.

Si vous avez des questions sur ce sujet, n’hésitez pas à télécharger l’application May. Une équipe de sage-femmes vous répond 7j/ 7 de 8h à 22h.

Retour d’ovulation après une fausse couche, quand peut-on retomber enceinte ?

On a pendant longtemps entendu qu’il fallait attendre au moins 3 mois avant d’essayer de retomber enceinte. Nous pouvons aujourd’hui l’affirmer : il n’y a pas de délai à respecter pour essayer de retomber enceinte après une fausse couche.

L’ovulation a lieu lors de la phase folliculaire de votre cycle menstruel. Elle a lieu 2 semaines avant l’arrivée des règles suivantes mais peut avoir lieu plus ou moins 2 semaines après les règles précédentes.

Il est tout à fait possible que vous tombiez enceinte dès la première ovulation post fausse couche. Certaines femmes mettent ainsi très peu de temps pour retomber enceinte, tandis que d’autres mettent plus de temps. C’est très variable.

Il est important de se sentir prête avant de tenter de concevoir un enfant à nouveau. Il ne faut pas oublier que les fausses couches ne sont pas un événement anodin. Que vous choisissiez de prendre le temps ou de réessayer directement, le choix vous appartient.

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Comment aborder une grossesse après une fausse couche sur le plan psychologique ?

Les fausses couches peuvent avoir un impact important sur le plan psychologique et nécessiter une pause dans le projet d’avoir un bébé, même si physiologiquement rien ne vous empêche de tomber enceinte très vite une fois que vous constater un retour d’ovulation après une fausse couche.

Prendre la décision d’une nouvelle grossesse après une grossesse arrêtée n’est pas facile ; il n’existe pas de délai idéal, et chaque couple parental fera selon son ressenti.

Une fausse couche est bien souvent suivie d’une période de deuil (on parlera alors de deuil périnatal) ou de remise en cause.

La nouvelle grossesse peut être très anxieuse, entre détachement protecteur et vigilance excessive. Les dates anniversaires jalonnent le parcours parental, celle de la conception, de la perte, du terme attendu.

Ces dates font écho et se superposent parfois entre les grossesses et les naissances. Les préparatifs de la nouvelle naissance peuvent être retardés, par peur d’y croire vraiment.

La naissance est chargée d’émotions pour les parents, qui vont pouvoir se sentir réparés en tant que parents, mais aussi se sentir parfois coupables en pensant au bébé décédé qui n’a pas pu partager ces moments-là avec eux.

Cette réactivation émotionnelle est normale et doit être considérée comme un bagage conscient et sain. N’hésitez pas à consulter un·e psychologue si vous en ressentez le besoin, vous inscrire à des groupes de paroles, écouter des podcasts de témoignages sur le sujet, rejoindre des groupes sur les réseaux sociaux… Tout ce qui peut vous aider à vous sentir mieux.

Comment savoir si on est en période d’ovulation ?

Certains symptômes sont le signe que vous êtes en période d’ovulation :

  • Une légère gêne au niveau du bas-ventre
  • Des pertes blanches (ou glaire cervicale) translucides
  • Une augmentation de la libido
  • Des gouttelettes de sang
  • Des ballonnements
  • Des crampes abdominales

La chute de la température basale du corps est un des autres éléments vous permettant de savoir quand vous êtes en période d’ovulation.

Pour faire simple, lors du cycle, la température de votre corps est stable et se situe entre 36,1 et 36,8°C. Quelques temps avant l’ovulation, votre température corporelle baisse à son niveau le plus bas à cause du pic d’hormone lutéinisante (hormone sécrétée par l’anté-hypophyse).

Puis, elle augmente à nouveau 24 heures après (du fait de l’augmentation du taux de progestérone) pour rester au dessus de 37°C pendant les 12 à 14 derniers jours du cycle menstruel.

Cette fluctuation de température peut être indicative. Être attentive à cette courbe de température est donc un des moyens de savoir si vous êtes en période d’ovulation.

Est-il vrai qu’on est plus fertile après une fausse couche ?

Jusqu’à présent, aucune étude ne prouve qu’une femme est plus fertile après une fausse couche.

Nous pouvons même aller plus loin : une fausse couche n’a aucun impact sur la fertilité de la femme. Vous n’avez donc pas besoin de vous presser pour réessayer d’avoir un enfant si vous n’en avez pas envie.

Une fausse couche est vécue différemment selon les femmes. Vous et vous seule savez si vous êtes de nouveau prête à être enceinte après une fausse couche.

A quoi faut-il être attentive pour essayer d’éviter une nouvelle fausse couche ?

Dans la plupart des cas, une fausse couche (ou grossesse arrêtée) est le résultat de phénomènes naturels difficiles, voire impossible, à maîtriser :

  • Les anomalies du développement de l’embryon concernent la majorité des causes de fausses couches : dans la grande loterie génétique, il arrive certains incidents à des étapes clés de la formation d’un embryon qui, s’il est non viable, s’arrêtera naturellement d’évoluer.
  • Il existe aussi le cas particulier de « l’œuf clair » : les membranes et le placenta se développent, mais sans qu’un embryon ne se soit formé. Les hormones de la grossesse sont donc bien présentes (test positif et symptômes ressentis), mais elle n’évoluera malheureusement pas.

Mais, dans des cas plus rares, une certaines prévention peut en diminuer le risque de survenue :

  • Les facteurs liés à la santé de la mère peuvent aussi influer sur l’évolution d’une grossesse et être source de fausses couches à répétition : les maladies chroniques préexistantes mal équilibrées (comme le diabète, l’hypothyroïdie, les troubles de la coagulation, les problèmes hormonaux) ou les anomalies de l’utérus et du col. Il s’agit alors de prévoir un suivi médical adapté en amont afin de stabiliser la maladie en question, et préparer une grossesse dans les meilleures conditions possibles.
  • Certains facteurs extérieurs sont à l’origine d’une augmentation des risques de fausses couches : la consommation de drogues, d’alcool et de tabac par exemple (des équipes spécialisées dans ces problématiques existent, n’hésitez pas à les contacter si vous vous sentez en difficulté sur ces sujets), ainsi que l’excès de caféine/théine (gardez le plaisir de votre café du matin s’il vous est indispensable, mais essayez de diminuer dans la journée, et passez à la tisane le soir !)
  • Contrairement à certaines idées reçues, une activité physique régulière et adaptée (on évite l’haltérophilie et l’ascension du Mont-Blanc par exemple) s’associe à une diminution des risques de survenue d’une fausse couche, alors ne vous privez pas de vos séances hebdomadaires ! Et si le sport ne faisait pas partie intégrante de votre quotidien : marchez ! Cette habitude se révèle très bénéfique tout au long de la grossesse.

Peu importe votre choix ou votre état d’esprit, ne vous brusquez pas et restez bien entourée de vos proches et de vos professionnel·le·s de santé. N’hésitez surtout pas à consulter un·e psychologue si vous ressentez le besoin de parler de cet événement.


Écrit par Equipe May . Publié le 26 June 2023
L'équipe May est un collectif de professionnel·les de santé et de rédacteurs·trices. Elle est notamment composée d'infirmières puéricultrices, de sages-femmes et de médecins.

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