Le développement de l’intelligence émotionnelle chez l’enfant

Rédigé par Pierre Kadlub
Publié le 9 juillet 2025
Développement bébé
6 minutes

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Bien plus qu’une simple capacité à reconnaître ses ressentis, l’intelligence émotionnelle chez l’enfant englobe l’art de comprendre, d’exprimer et de réguler ses émotions, tout en étant attentif à celles des autres. Comprendre les étapes de cette construction émotionnelle vous permet d’accompagner votre enfant vers son épanouissement.

Le développement de l’intelligence émotionnelle chez l’enfant : tour d’horizon. 

Comprendre l’intelligence émotionnelle chez l’enfant

L’intelligence émotionnelle s’articule autour de quatre axes essentiels :

  • La conscience de soi : votre enfant découvre peu à peu les différentes émotions de base, comment elles se manifestent dans son corps (gorge serrée, cœur qui bat plus vite…) et ce qu’elles signifient pour lui. Cette conscience l’aide à reconnaître aussi bien ses émotions positives que ses émotions négatives.
  • La gestion et la régulation des émotions : savoir gérer ses émotions ne signifie pas les supprimer mais plutôt les réguler et les exprimer de façon adaptée. Grâce à un accompagnement bienveillant, votre enfant apprend à ne pas être submergé par une vague de tristesse ou de colère, mais à trouver des moyens pour retrouver de la sérénité.
  • L’empathie : l’empathie consiste à comprendre et ressentir ce que vit l’autre. Lorsqu’un enfant apprend à reconnaître une émotion chez un camarade, il développe sa capacité à offrir un soutien, à consoler ou à partager une joie. L’empathie se cultive dès le plus jeune âge, notamment à travers les échanges, le jeu, ou encore les gestes affectueux.
  • Les compétences sociales : savoir interagir, partager, résoudre des conflits et exprimer ses besoins fait partie intégrante de l’intelligence émotionnelle. Ces compétences sociales favorisent l’intégration au groupe, la coopération et la gestion des situations difficiles.

 

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Les compétences psychosociales

Les compétences psychosociales (CPS) désignent un ensemble de capacités individuelles de nature cognitive, émotionnelle et sociale, permettant de faire face efficacement aux exigences et aux défis de la vie. Introduit par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en 1993, ce concept englobe à la fois la gestion de soi, les relations avec autrui et l’adaptation à chaque environnement. Il s’agit d’un déterminant majeur de la santé mentale et physique, du bien-être, et de la réussite éducative et sociale.

Les CPS sont classées en trois catégories principales :

  • Les compétences sociales : elles incluent la communication verbale et non verbale (écoute active, expression claire des émotions), la capacité à coopérer, à gérer les conflits, à faire preuve d’empathie ou à résister à la pression du groupe. Ces compétences favorisent des interactions positives et respectueuses avec autrui.
  • Les compétences cognitives : il s’agit notamment de la capacité à résoudre des problèmes, à prendre des décisions, à penser de manière critique et créative, et à exercer une autoévaluation réfléchie. Elles permettent à votre enfant d’analyser les situations, de faire des choix éclairés et d’anticiper les conséquences de ses actes.
  • Les compétences émotionnelles : elles regroupent la gestion des émotions, du stress, le développement de l’estime de soi et de la confiance en soi. Ces aptitudes sont essentielles pour faire face aux situations difficiles, gérer les frustrations et renforcer sa stabilité émotionnelle.

 

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Les étapes clés du développement émotionnel

Le développement de l’intelligence émotionnelle chez l’enfant se construit progressivement, de la petite enfance à l’adolescence. Chaque âge est rythmé par de nouvelles acquisitions, des découvertes et des défis, tant pour l’enfant que pour vous.

De 0 à 2 ans (petite enfance)

À cet âge, votre enfant réagit de façon immédiate et intense : il pleure, rit ou se met en colère sans filtre. Il éprouve des difficultés à différencier ses émotions et a besoin de l’adulte pour retrouver son calme. Pour l’accompagner, il est essentiel de nommer ses émotions à voix haute, par exemple : « j’ai l’impression que tu es triste ». Le réconfort passe aussi par la présence physique : des câlins, une voix douce, des gestes apaisants permettent de le sécuriser.

De 2 à 6 ans (petite enfance et maternelle)

Votre enfant commence à mettre des mots sur ce qu’il ressent : c’est le début de l’alphabétisation émotionnelle. Il exprime souvent fortement ses émotions négatives, notamment la frustration et la colère. Il commence à faire preuve d’empathie, par exemple en consolant un camarade triste. Vous pouvez l’aider en validant ce qu’il ressent (« je comprends que tu sois en colère ») et en lui proposant des temps de pause pour retrouver son calme.

De 6 à 10 ans (enfance)

Votre enfant progresse dans l’identification et l’expression de ses émotions. Il devient capable d’expliquer ce qu’il ressent et pourquoi. Il commence à apprendre à réguler ses réactions et développe des émotions positives comme la fierté ou la gratitude. Pour l’accompagner, il est utile de l’encourager à parler de ses émotions et de lui enseigner des moyens concrets de régulation comme respirer, dessiner ou écrire.

De 10 à 12 ans (préadolescence)

Votre enfant développe une compréhension plus fine des émotions et de leurs nuances. Il est capable, dans certaines situations, d’anticiper ou de maîtriser ce qu’il ressent. L’empathie s’intensifie et les compétences sociales se renforcent. À ce stade, vous pouvez favoriser l’écoute active et ouvrir des discussions sur les émotions vécues à l’école.

À l’adolescence

L’adolescent traverse de grandes variations émotionnelles, liées à la maturation cérébrale. Il cherche à devenir autonome dans la gestion de ses émotions et s’interroge sur son identité et ses valeurs. Vous pouvez l’accompagner en lui offrant un soutien sans jugement, en restant disponible pour discuter et en l’aidant à traverser les émotions fortes qu’il peut vivre.

Si vous avez des questions sur le sujet, n’hésitez pas à télécharger l’application May. Une équipe d’infirmières puéricultrices et de pédiatres vous répond 7j/ 7 de 8h à 22h.

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Rôle des parents et de l’environnement éducatif

Le développement de l’intelligence émotionnelle chez l’enfant est fortement influencé par son environnement familial et éducatif.

Parentalité bienveillante et gestion des émotions

Privilégier une éducation bienveillante au quotidien, c’est offrir un cadre sécurisant où votre enfant se sent libre d’exprimer aussi bien ses émotions positives que ses émotions négatives, sans crainte d’être jugé. Quelques astuces pour encourager le développement émotionnel de votre enfant :

  • Nommer et valider ses émotions : lorsque votre enfant traverse une émotion forte, mettez des mots dessus : “Tu sembles triste”, “Je vois que tu es en colère”. Cela l’aide à identifier ses émotions et à comprendre qu’elles sont normales.
  • Accueillir ses émotions sans minimiser : plutôt que de chercher à faire disparaître une émotion désagréable, accueillez-la avec empathie : “je suis là pour toi”.
  • L’aider à réguler ses émotions : apprenez-lui des techniques simples pour retrouver son calme, comme respirer profondément, aller dans un coin calme, dessiner ou verbaliser ce qu’il ressent.
  • Valoriser ses émotions positives : soulignez les moments de joie, de fierté ou de gratitude pour renforcer sa confiance en lui.
  • Montrer l’exemple : les enfants apprennent beaucoup par mimétisme. N’hésitez pas à partager vos propres émotions et à montrer comment vous les gérez.

L’importance de l’environnement éducatif

Le rôle des parents est primordial, mais il s’inscrit dans un environnement plus large où l’école, la crèche et les autres professionnel·les de l’enfance collaborent activement. 

Une communication régulière avec l’équipe éducative aide à mieux comprendre les besoins émotionnels de votre enfant et à harmoniser les réponses apportées. Si possible, impliquez-vous, même ponctuellement dans les événements scolaires et extra-scolaires de votre enfant. Cela le valorise et l’aide à mieux vivre ses émotions dans tous ses lieux de vie.

Les activités et outils pour stimuler l’intelligence émotionnelle

Le développement de l’intelligence émotionnelle chez l’enfant passe avant tout par l’expérimentation au quotidien. Les enfants apprennent à identifier leurs émotions, à les nommer et à les réguler grâce à des jeux, des histoires et des outils adaptés. Voici quelques suggestions concrètes pour accompagner votre enfant, aussi bien dans la gestion des émotions négatives que dans la valorisation des émotions positives.

  • Cartes des émotions : présentez à votre enfant des cartes illustrant différentes émotions de base. Invitez-le à choisir celle qui correspond à ce qu’il ressent, puis à expliquer pourquoi. Ce jeu favorise l’identification et l’expression de ses ressentis.
  • Mimes et jeux de rôle : proposer de mimer une émotion et demandez à votre enfant de la deviner, puis d’en parler. Les jeux de rôle l’aident à comprendre ce que l’on ressent face à certaines situations et à développer l’empathie.
  • Histoires et livres sur les émotions : lisez ensemble des livres qui abordent  différentes émotions. Posez-lui des questions : “Comment penses-tu que le personnage se sent ? As-tu déjà ressenti cela ?” Les histoires sont de puissants leviers pour aider votre enfant à comprendre ses émotions.

 

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Les bénéfices à long terme du développement de l’intelligence émotionnelle

Le développement de l’intelligence émotionnelle chez l’enfant permet de construire des fondations qui lui seront utiles bien au-delà de l’enfance. Lorsque votre enfant apprend à identifier ses émotions, à les réguler et à maîtriser ses émotions, il construit des bases solides pour sa réussite scolaire, ses relations sociales et sa santé mentale tout au long de sa vie.

Les bénéfices à long terme se manifestent à plusieurs niveaux :

  • La réussite scolaire : les enfants capables de gérer leurs émotions et d’atteindre un certain niveau de sérénité sont plus disponibles pour les apprentissages. Ils savent mieux faire face au stress, à la frustration ou à la déception, ce qui les aide à persévérer et à s’organiser dans leurs tâches scolaires. La reconnaissance et la valorisation de leurs efforts renforcent leur estime de soi et leur motivation à apprendre.
  • Des relations sociales harmonieuses : l’empathie développée chez l’enfant lui permet de comprendre et de respecter les émotions des autres. Il devient plus apte à nouer des amitiés, à résoudre les conflits de manière pacifique et à coopérer avec ses pairs.
  • La santé mentale et le bien-être : les enfants qui se sentent écoutés et compris dans leurs émotions grandissent avec une image de soi positive, un sentiment de sécurité émotionnelle et une meilleure gestion du stress.

En résumé, le développement de l’intelligence émotionnelle chez l’enfant est un véritable atout pour sa vie future. C’est en accompagnant votre enfant pas à pas, en valorisant chaque progrès dans la maîtrise de ses émotions de base, que vous l’aidez à construire une confiance solide et des relations harmonieuses.

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Crédits photos : Demkat | zGel | Impactphotography | vadymvdrobot


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