Accoucher sans péridurale : pour ou contre ?

Publié le 19 janvier 2023
Préparation à l'accouchement
6 minutes

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Des contractions au passage du bébé, accoucher sans péridurale permet à la femme enceinte de vivre son accouchement à cent pour cent avec comme seul soulagement : la respiration. Mais comment se préparer à cette forme d’accouchement naturel ? Quels sont ses avantages et ses inconvénients ?

On vous explique tout. ?

Le recours à la péridurale est-il obligatoire pour accoucher ?

Qu’est-ce qu’une péridurale, tout d’abord ? La péri permet de soulager, voire de supprimer les douleurs de vos contractions de travail lors d’un accouchement par voie basse ou par voie haute. C’est une anesthésie locale qui permet de vous tenir éveillée et de vivre pleinement la naissance de votre enfant, sans trop souffrir. Ce qui impression un tas de monde c’est la longueur de son aiguille : elle est de 88 mm (soit de 8 centimètres). On vous rassure tout de suite, elle n’est pas insérée dans son entièreté dans votre corps.

Plus de 4 femmes sur 5 ont recours à l’anesthésie péridurale pour accoucher, mais ce recours n’est pas obligatoire, sauf exceptions.

En quoi cela consiste-t-il exactement ?

La péridurale est une technique d’anesthésie loco-régionale qui consiste à injecter un produit analgésique via un cathéter dans la zone lombaire, près de la moelle épinière, afin d’atténuer les douleurs des contractions utérines. La plupart des maternités sont équipées d’un système de pompe autogérée qui permet à la femme enceinte d’administrer la dose de produit anesthésiant qui lui convient. Pour ce faire, elle a juste à appuyer sur un bouton. Lorsque ce système n’est pas disponible, c’est l’équipe médicale qui gère l’administration des doses, en adéquation avec la demande de la patiente

Que vous ayez fait le choix ou non d’une péridurale, une consultation obligatoire est prévue chez l’anesthésiste lors de votre 7ème mois de grossesse. Durant ce rendez-vous, il/elle vous explique le déroulement d’un accouchement avec péridurale et vérifie que vous n’avez aucune contre-indication. N’hésitez pas à poser toutes vos questions lors de ce rendez-vous et ce même si vous prévoyez d’accoucher sans péridurale.

Dans certaines situations, la péridurale est cependant fortement recommandée par les équipes médicales. C’est le cas en cas d’utérus cicatriciel ou de grossesse gémellaire, mais également en cas de complications de grossesse, telles que le retard de croissance ou la suspicion de macrosomie. La péridurale peut aussi vous être recommandée en cours de travail lorsque celui-ci ne se déroule pas de manière physiologique.

L’un des gros avantages de la péridurale est, qu’en cas de césarienne, le cathéter déjà installé permet d’accoucher sous anesthésie péridurale et donc d’éviter une anesthésie générale, plus risquée pour la femme enceinte.

? Le saviez-vous ? La pose de la péridurale dépend du fonctionnement de la maternité où vous accouchez. Il est donc utile de vous renseigner auprès de la sage-femme ou d’un·e gynécologue lors d’une consultation de grossesse. Gardez tout de même en tête qu’une naissance imminente (dans les trente minutes, par exemple) ne permet pas la pose de la péridurale. Mais sinon, c’est VOTRE choix !

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Les avantages et inconvénients à accoucher sans péridurale

Beaucoup de femmes sont tentées par un accouchement avec le moins de médicalisation possible car il permet de vivre l’expérience pleinement. Qu’il s’agisse du pré-travail, du travail, de l’expulsion ou de la délivrance, la future maman ressent toutes les étapes lors d’un accouchement sans péridurale !

De plus, ce mode d’accouchement constitue une bonne solution pour les femmes enceintes qui souhaitent accoucher à domicile, en maison de naissance ou dans une salle d’accouchement physiologique en maternité (aussi appelée salle “nature”). Le plus souvent on retrouve dans cette salle : une baignoire (pour celles qui souhaitent se détendre ou accoucher dans l’eau), un ballon, de quoi se suspendre, et du matériel adapté à l’accouchement sans péridurale. En règle générale, le lieu d’accouchement physiologique est choisi par vos soins avec le ou la professionnel·le de santé qui vous suit.

❗ Si jamais des complications venaient à survenir lors de l’accouchement physiologique à domicile ou en maison de naissance, la femme enceinte peut être transférée au centre hospitalier le plus proche pour éviter tous risques pour sa santé et celle du nouveau-né.

Pour autant, l’accouchement sans péridurale reste très douloureux et fatiguant pour les futures mamans. Il peut donc être très difficile à supporter, malgré le soutien de la sage-femme dans ce moment intense et la préparation. Nombreuses sont celles qui changent d’avis en cours de route et qui finissent par opter pour la péridurale.

Si vous avez des questions sur ce sujet, n’hésitez pas à télécharger l’application May. Une équipe de sages-femmes vous répond 7j/ 7 de 8h à 22h.

Comment se préparer à un accouchement sans péridurale ?

Si vous souhaitez accoucher par voie basse sans péridurale, vous pouvez en informer les professionnel·le·s de santé qui vous suivent par le biais de votre projet de naissance. La gestion des douleurs est l’élément clé lors d’un accouchement naturel. Les sages-femmes et les médecins conseillent souvent d’assister à des cours de yoga prénatal, de sophrologie, d’hypnose, d’haptonomie ou encore de relaxation pour s’y préparer. Apprendre les différentes positions et techniques de respiration vous sera très utile pour gérer les douleurs lors de l’accouchement. Voici une liste de ce qui peut vous aider à gérer les douleurs lors d’un accouchement sans péridurale :

  • Le soutien d’un·e sage-femme ou du conjoint : le soutien d’une personne à vos côtés abaisse le seuil de la douleur.
  • La chaleur : elle agit comme un myorelaxant, c’est-à-dire un relaxant musculaire. Elle peut donc permettre d’atténuer la sensation douloureuse liée à la contraction de l’utérus. Ce peut être la chaleur d’une douche (asseyez-vous sur un tabouret et placez le jet d’eau chaude sur votre ventre, votre dos ou sur le haut des épaules). Encore mieux : la chaleur d’un bain ! En plus, il vous soulage grâce à la gravité. Autre option possible : une bouillotte.
  • La respiration : dès que vous sentez que la contraction commence, modifiez votre respiration. Inspirez profondément de l’air par le nez ou par la bouche, puis expirez le plus longtemps possible. Répétez la séquence autant de temps que dure la contraction. Vous pouvez aussi émettre des sons graves (ce n’est pas une blague). Lorsque vous expirez, faites un « oooooooooo » ou un « aaaaaaaaaa », en vous concentrant pour qu’il soit le plus grave possible. Ces sons ont le pouvoir de détendre le périnée, sont efficaces et aident a vous focaliser sur quelque chose.

Pendant le travail, la parturiente (le petit nom de la femme qui accouche ?) est accompagnée par un·e professionnel·le de santé de l’équipe médicale (le plus souvent une sage-femme) qui va l’aider et la guider afin qu’elle gère au mieux la douleur de l’accouchement naturel. La sage-femme vérifie que le travail se déroule sans complications et intervient uniquement si besoin.

Témoignage : j’ai accouché sans péridurale

Les témoignages permettent de mieux comprendre un sujet et mieux encore, d’aider à faire un choix en lisant l’expérience d’autres personnes.

Emmanuelle est mère de 4 enfants. Lors de son dernier accouchement, elle a fait le choix de donner naissance sans péridurale, elle nous raconte :

« J’ai choisi d’accoucher sans péridurale pour mon 4ème accouchement, après 3 accouchements avec péridurale par choix également. Après un 3ème accouchement très médicalisé et traumatique, j’ai souhaité reprendre le pouvoir sur mon corps et proposer une naissance sans médecine à mon bébé.

Je me suis préparée durant la grossesse auprès d’une sage-femme spécialisée dans cette thématique, elle m’a montré des exercices de respiration pour le jour J, que je n’ai finalement jamais su reproduire ! Mais elle m’a surtout coachée sur le fait que les contractions de travail sont des vagues qui nous emmènent vers notre bébé, qui nous rapprochent de lui, et de les positiver, de ne pas les subir. C’est une idée à laquelle je me suis beaucoup accrochée. J’ai également beaucoup lu sur le sujet durant la grossesse, et suis arrivée le jour de l’accouchement ultra motivée pour aller au bout, pas du tout stressée mais plutôt prête à affronter ce nouveau challenge.

L’accouchement a été assez rapide (5h environ), j’ai été surprise par l’intensité de la douleur qui m’a littéralement paralysée sur le lit, alors que je m’étais imaginée faire le travail en mouvement, sur le ballon ou debout. Au final je suis restée prostrée sur le lit presque tout le travail, qui allait assez vite.

J’ai, malgré tout, apprécié la liberté de mouvement, de n’avoir aucune perfusion, et de pouvoir me mettre dans la position que je voulais. Le moment du passage a été le plus dur, je ne voulais plus que le bébé sorte tellement je souffrais, j’ai clairement perdu le contrôle et repoussé la sage femme qui essayait de m’aider, la pauvre… C’est le papa qui a réussi à me faire revenir vers eux, et à me soutenir pour la poussée. Une fois le bébé sorti, j’étais très soulagée et très fière de ce que j’avais fait.

J’ai adoré la liberté en suites de couches immédiates, on peut se lever et marcher comme si rien ne s’était passé, et j’étais très heureuse de ne sentir aucune « drogue » ni dans moi, ni dans mon bébé. Cela a créé un lien supplémentaire avec mon enfant, comme si nous avions fait cet exploit ensemble, main dans la main.

Si je devais accoucher une 5ème fois, je le referai sans péridurale, même si je garde un souvenir d’une douleur extrêmement intense. »

L’accouchement sans péridurale a de nombreux avantages mais il demande une bonne préparation en amont. Si finalement vous y avez recours pendant le travail, ce n’est pas un échec ! Tous les moyens d’accouchement (naturel, avec péridurale, par voie basse, par césarienne…) sont bons tant qu’ils correspondent à vos envies et à vos besoins ! ?

Notre astuce

? Bon à retenir

  • L’accouchement sans péridurale vous offre la possibilité de vivre pleinement chaque étape de la naissance de votre bébé.
  • La péridurale, bien que largement utilisée, n’est pas obligatoire, sauf dans des situations exceptionnelles. Cette anesthésie locale soulage les douleurs des contractions en injectant un produit analgésique près de la moelle épinière.
  • Alors que la péridurale peut être recommandée dans certaines situations médicales, l’accouchement sans péridurale, bien que intense et fatigant, permet un moment plus naturel et moins médicalisé.
  • Les avantages incluent la possibilité d’accoucher dans des environnements physiologiques, tandis que la préparation à la douleur, via des cours de yoga prénatal, de sophrologie ou d’autres méthodes, joue un rôle crucial.
  • La gestion de la douleur repose sur des techniques telles que la respiration et le soutien de la sage-femme et du·de la partenaire.
  • Le choix d’accoucher avec ou sans péridurale dépend des préférences individuelles et de vos besoins en tant que femme enceinte, soulignant que tous les moyens d’accouchement sont valables tant qu’ils correspondent aux envies et à vos besoins de future maman.

Votre corps vous appartient, ce choix ne concerne que vous !


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