Le crâne des nourrissons étant encore fragile et en plein développement, la moindre anomalie peut sembler alarmante. Pourtant, la présence d’une bosse n’est pas toujours synonyme de gravité. Quelles sont les différentes origines possibles d’une bosse derrière la tête ? Quels signes surveiller et comment réagir ?
Bosse derrière la tête de votre bébé : on fait le point.
Comprendre l’apparition d’une bosse derrière la tête chez le bébé
Découvrir une bosse derrière la tête de votre bébé peut être très déstabilisant. Voici comment identifier les différents types de bosses et leurs causes fréquentes, afin de savoir quand consulter un·e professionnel·le de santé.
Les différents types de bosses chez un bébé
Les bosses qui apparaissent sur la nuque ou le crâne de votre nourrisson peuvent avoir plusieurs origines. Voici les principales formes rencontrées :
- L’hématome : il s’agit d’une accumulation de sang sous la peau, souvent liée à un traumatisme lié à une chute ou un coup. L’hématome provoque une bosse rouge-bleutée, parfois douloureuse au toucher, qui peut s’accompagner de maux de tête ou d’une gêne au niveau des muscles du cou ou de la mâchoire.
- L’ecchymose : c’est une tache bleutée ou violacée, moins en relief qu’un hématome, résultant aussi d’un choc. Elle se résorbe généralement d’elle-même en quelques jours.
- La bosse séro-sanguine : cette bosse molle, remplie de liquide clair ou teinté de sang, apparaît souvent après un accouchement difficile, notamment sur la zone occipitale (arrière du crâne). Elle disparaît spontanément sans séquelle.
- La déformation osseuse : parfois, une déformation du crâne liée à la position (plagiocéphalie, brachycéphalie) peut être prise à tort pour une bosse. Ces déformations sont fréquentes et n’impactent pas le développement du cerveau.
- Le kyste : rarement, une petite tuméfaction peut correspondre à un kyste, généralement non douloureuse.
L’apparition d’une bosse derrière la tête
Chez le nourrisson, la bosse derrière la tête apparaît généralement dans les circonstances suivantes :
- Une chute accidentelle : les bébés, en apprenant à se retourner ou à s’asseoir, peuvent tomber du lit, de la table à langer ou de leurs bras. Ces chutes sont la première cause de traumatisme crânien chez l’enfant de moins de 4 ans. Ne laissez jamais votre bébé sans surveillance quand il est installé en hauteur.
- Un cognement léger : un choc contre un jouet ou un meuble peut suffire à provoquer une bosse, le crâne du nourrisson étant encore très malléable.
- Lors de la naissance : l’accouchement, surtout s’il a nécessité l’utilisation de forceps ou de ventouse, peut entraîner la formation d’une bosse séro-sanguine sur la région occipitale ou près des articulations du crâne.
- Une position prolongée : une pression continue sur une même zone du crâne, notamment lorsque votre bébé dort toujours dans la même position, peut entraîner un aplatissement ou une petite bosse compensatoire sur la partie opposée.
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Les signes à surveiller en cas de bosse derrière la tête
La plupart du temps, une bosse, même impressionnante, reste bénigne. Certains signes doivent vous inciter à consulter en urgence car ils peuvent révéler une complication liée à la bosse. Surveillez attentivement votre enfant, surtout dans les 48 heures suivant le traumatisme lorsqu’il y en a un. Les signes d’alerte à surveiller :
- des vomissements répétés ou persistants,
- des troubles de la conscience : si votre bébé est difficile à réveiller, somnolent, apathique ou au contraire très agité,
- des pleurs inhabituels : des pleurs incessants, des gémissements, une irritabilité inhabituelle,
- des convulsions ou des mouvements anormaux (yeux révulsés, perte de connaissance),
- une raideur de la nuque ou des difficultés à bouger la tête,
- une déformation osseuse persistante, extension rapide de la bosse ou une zone très douloureuse,
- un écoulement de liquide clair ou sanguin par le nez, la bouche ou les oreilles,
- des troubles de la perception : le regard dans le vide ou une absence de réaction,
- des maux de tête intenses, compliqués à repérer car votre bébé ne peut pas les exprimer autrement que par des pleurs,
- une coloration anormale de la peau,
- des difficultés respiratoires ou des lèvres bleutées.
La bosse doit progressivement diminuer en 3 à 10 jours et peut parfois être accompagnée d’une petite ecchymose.
Attention : un nourrisson de moins de 3 mois est particulièrement fragile, toute bosse derrière la tête, même sans autre symptôme, nécessite une consultation rapide.

Que faire si votre bébé a une bosse derrière la tête lié à un traumatisme (coup, chute) ?
Bien qu’ impressionnants, la majorité des traumatismes crâniens restent bénins. Voici comment réagir pour éviter toute complication lorsque vous constatez une bosse derrière la tête de votre bébé :
- La surveillance rapprochée : gardez votre bébé sous observation pendant au moins 48 heures et surveillez l’apparition de symptômes décrits plus haut.
- L’application de froid : placez une pochette de gel réfrigérant (ou un linge propre contenant des glaçons) sur la bosse pendant 10 à 15 minutes, plusieurs fois dans la journée. Cela limite l’inflammation et soulage la douleur.
- Le repos : gardez votre enfant au calme à la maison le temps de la surveillance. Évitez les activités où il pourrait tomber ou solliciter les articulations du cou et de la mâchoire.
- Les antalgiques : si votre enfant semble gêné ou a mal, vous pouvez lui donner du paracétamol, adapté à son poids et son âge, pour soulager les maux de tête ou la douleur de la bosse.
- En cas de doute sur une déformation osseuse, une suspicion de kyste, de tumeur ou si la bosse persiste plus de 15 jours, un avis médical et parfois des examens complémentaires, comme une IRM, peuvent être nécessaires.

Prévenir l’apparition d’une bosse derrière la tête chez le bébé
Les chutes sont fréquentes chez les bébés et certaines ne sont malheureusement pas évitables. Pour d’autres, quelques ajustements simples à la maison et une vigilance accrue permettent de limiter les risques de traumatismes. Voici des conseils pratiques et rassurants pour protéger la zone occipitale et la santé de votre enfant.
Sécuriser l’environnement de votre bébé est la première étape essentielle. Les nourrissons, surtout avant l’acquisition de la marche, sont particulièrement vulnérables : leur crâne et leurs articulations cervicales sont encore fragiles et une simple chute peut entraîner une bosse. Pour limiter ces risques, il est conseillé d’adopter ces réflexes au quotidien :
- Ne jamais laisser votre bébé sans surveillance en hauteur : que ce soit sur la table à langer, un canapé, un lit ou une chaise haute, même pour quelques secondes.
- Installer des barrières de sécurité en haut et en bas des escaliers pour éviter les chutes dès que bébé commence à se déplacer à quatre pattes.
- Privilégier les surfaces de jeu souples : tapis épais, dalles en mousse ou moquette.
- Retirer les objets dangereux à proximité : retirez les jouets lourds, coins pointus ou petits meubles instables dans l’aire de jeu de votre enfant.
- Être attentif à la motricité de votre enfant : accompagnez-le dans ses découvertes, sans le laisser seul lors des phases d’apprentissage. Encouragez le renforcement des muscles du cou et de la nuque par des temps de jeu sur le ventre, sous votre surveillance, pour soutenir le bon développement des cervicales.
Pour conclure, il est important de garder en tête que la majorité de ces situations restent bénignes. La plupart des bosses au niveau de la tête d’un bébé résultent d’un petit choc ou d’une pression prolongée et disparaissent spontanément en quelques jours sans conséquence. Quelques gestes simples suffisent souvent à rassurer et soulager votre enfant.
Cependant, la vigilance reste essentielle : en présence de signes inhabituels, il est nécessaire de consulter rapidement un·e professionnel·le de santé. Enfin, bien que le risque zéro n’existe pas, la prévention passe avant tout par un environnement sécurisé et adapté à l’âge de votre bébé, afin de limiter les risques de chute et de traumatisme.
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