Infection urinaire chez le nourrisson : que faire ?

L’infection urinaire est très courante chez le nourrisson et l’enfant. D’après le Manuel MSD, à l’âge de 7 ans déjà 8% des filles et 2% des garçons ont eu une infection urinaire, avec un pic durant la petite enfance (généralement au moment de l’apprentissage de la propreté). Comment en reconnaître les signes ? Que faire pour soulager votre enfant ?

Infection urinaire chez le nourrisson : faisons le point.

Qu’est-ce qu’une infection urinaire ?

Une  infection urinaire est une infection qui touche la vessie ou les reins (qui filtrent l’urine). On les distingue généralement en deux catégories :

• L’infection urinaire haute : la pyélonéphrite est une infection située au niveau du rein et dans la voie urinaire.
• L’infection urinaire basse : également appelée cystite, ce type d’infection est plutôt courant chez la petite fille de plus de 3 ans.

Bon à savoir : chez les filles, une infection urinaire a tendance à être moins à risque d’entraîner des complications, mais plus fréquente que chez les garçons.

Quels sont les symptômes d’une infection urinaire chez un nourrisson ?

Qu’il s’agisse d’un garçon ou d’une fille, les symptômes ne diffèrent pas. Les symptômes les plus significatifs de l’infection urinaire chez les nourrissons peuvent être les suivants :

• des brûlures ou une douleur en urinant,
• des pleurs au moment de la miction,
• des urines de couleur ou d’odeur inhabituelles,
• du sang dans les urines,
• des fuites urinaires et/ou des mictions fréquentes chez l’enfant continent.

Ces symptômes peuvent également être accompagnés des symptômes suivants :

• une perte d’appétit,
• des vomissements,
• une diarrhée,
• des maux de ventre ou des douleurs abdominales,
• un changement d’humeur,
• de la fatigue,
• de la fièvre, 
• un léger ictère (jaunisse).

Bon à savoir : les symptômes digestifs que nous venons d’évoquer (maux de ventre, diarrhée, vomissement…) sont particulièrement fréquents chez les bébés de moins de 2 ans.

Notez aussi qu’il est commun que les signes d’infection urinaire passent totalement inaperçus dans un premier temps puisque le nourrisson n’est pas en mesure de s’exprimer sur la gêne ou la douleur qu’il ressent. De ce fait, il est important que vous restiez particulièrement attentif·ve au comportement de votre enfant. N’hésitez pas à consulter votre médecin ou pédiatre dès l’apparition de l’un ou plusieurs de ces symptômes.

Attention : la fièvre chez les nourrissons n’est pas un bon signe en cas d’infection urinaire. Si votre nourrisson a de la fièvre en plus de tous ces symptômes, il est probable que l’infection soit montée jusqu’aux reins. Dans ce cas, une consultation médicale d’urgence est nécessaire car il s’agit potentiellement d’une pyélonéphrite, une complication de l’infection urinaire. En cas de pyélonéphrite chez le bébé de moins de 3 mois, une hospitalisation est mise en place pour surveillance médicale. Après réalisation des examens d’urines, un antibiotique lui sera administré par perfusion puis par voie orale pour une durée de 10 à 14 jours.

Quelles sont les causes d’une infection urinaire chez le nourrisson ?

Une infection urinaire est causée par une bactérie, le plus souvent Escherichia coli (dans 80% des cas). Chez le nourrisson, plusieurs facteurs peuvent favoriser l’apparition d’une infection urinaire. Voici les plus courantes : 

• L’anatomie de votre enfant : les filles sont généralement plus sujettes aux infections urinaires en raison de la taille de leur urètre (plus petit que celui d’un garçon).
• Un dysfonctionnement des intestins ou de la vessie.
• Une malformation : des reins, de la vessie ou un reflux vésico-urétéral – RVU – une anomalie congénitale (présente dès la naissance) de la formation de la jonction urétéro-vésicale, ce qui fait que l’urine vésicale remonte constamment vers les reins.

Bon à savoir : un RVU est, dans la majorité des cas, découvert lors d’une infection urinaire chez le bébé. Pour confirmer le diagnostic de RVU, le médecin réalise une échographie et d’autres examens d’imagerie médicale. Un traitement antibiotique de longue durée est ensuite prescrit à votre bébé. La plupart des RVU guérissent au bout de quelques mois ou de quelques années avec traitement. Lorsque le reflux est trop important ou ne guérit pas, une opération chirurgicale peut être envisagée.

Chez les enfants plus grands, d’autres facteurs peuvent favoriser l’apparition d’une infection urinaire, comme un diabète.

Comment s’effectue le diagnostic ?

Le diagnostic de l’infection urinaire s’effectue grâce à un examen cytobactériologique des urines (ECBU) : votre bébé étant trop jeune pour uriner dans un pot afin de procéder à l’examen, l’infirmier.e installera une sonde dans l’urètre (le canal qui conduit la vessie) de votre nourrisson, après une désinfection locale. Rassurez-vous, il s’agit d’un examen médical non douloureux.

Le but de l’ECBU est de pouvoir confirmer ou infirmer la présence de germes responsables de l’infection ou de la cystite (infection localisée dans la vessie). Une fois l’urine récupérée, une bandelette de test est mise à son contact. Le résultat est ensuite disponible au bout de quelques minutes. Si des globules blancs sont observés dans les urines, cela signifie que l’infection des voies urinaires de votre bébé est confirmée. L’urine est ensuite analysée en laboratoire afin de connaître les bactéries responsables de l’infection.

Le diagnostic n’est pas évident avec un nourrisson parce qu’à cet âge, l’urine est un milieu particulièrement attractif pour les microbes provenant de la peau et de l’air ambiant. Ces microbes finissent parfois par se mêler au recueil d’urine et se développer. On croit alors à une infection urinaire chez le bébé alors qu’il n’en est rien. La propreté est donc de mise pendant le prélèvement.

Si vous avez des questions à ce sujet, n’hésitez pas à télécharger l’application May. Une équipe d’infirmières puéricultrices et de pédiatres vous répond 7j/7 de 8h à 22h.

Comment traiter une infection urinaire chez un nourrisson ?

Si l’infection urinaire est confirmée, des antibiotiques vous seront prescrits par votre médecin ou pédiatre. Le choix de ces antibiotiques est adapté en fonction des résultats de l’ECBU. S’ils sont efficaces, votre bébé devrait guérir après 5 à 8 jours de traitement. A la fin de ce traitement, de nouveaux examens cytobactériologiques vous seront prescrits, afin de s’assurer que l’infection est bien terminée.

Bon à savoir : pour que le traitement soit efficace et que votre bébé guérisse au plus vite, il est important que vous respectiez les doses indiquées sur l’ordonnance. N’arrêtez pas le traitement avant la durée prescrite même si vous estimez que votre nourrisson va mieux !

Notez que si votre bébé a moins de 3 mois, présente une uropathie connue sévère (une pathologie touchant le système urinaire) ou un sepsis (une inflammation généralisée, entraînée par une infection qui s’est compliquée), vous serez probablement envoyés aux urgences pédiatriques afin de le garder sous surveillance.

Soigner et prévenir une infection urinaire chez le nourrisson

Pour soulager un nourrisson qui souffre d’infection urinaire, voici quelques conseils (en plus du suivi assidu du traitement antibiotique) : 

• L’hydrater : il est nécessaire que votre enfant ne se retrouve pas en état de déshydratation et qu’il ait une bonne alimentation avec des tétées et/ou des biberons réguliers. Ces mesures servent notamment à éviter la stagnation des urines et à favoriser leur élimination.
• L’hygiène des parties intimes : elle doit également être maintenue avec de l’eau claire lors du bain. Les bains moussants sont déconseillés car ils irritent la flore urinaire, seul du savon doux peut être utilisé lors du bain. Vous devez aussi vous assurer de bien le nettoyer après chaque changement de couche, avec de l’eau et du savon, du “haut vers le bas” pour ne pas ramener de selles dans le méat urinaire. Pour les enfants plus grands, apprenez-leur à bien se nettoyer après être aller aux toilettes et dans la salle de bain.

Pour prévenir une infection urinaire chez le nourrisson, mêmes conseils : veillez à son hygiène et hydrater-le régulièrement afin qu’il puisse évacuer ses urines. Si les infections urinaires à répétition de votre nourrisson sont dues à une malformation, il est possible que l’on vous propose un traitement antibiotiques prolongé, voire une opération dans certains cas spécifiques. Encore une fois, n’hésitez pas à en parler avec votre professionnel·le de santé.

Infection urinaire chez le bébé : quelles complications ?

Les infections urinaires, nous l’avons vu, sont plutôt fréquentes chez les enfants. Vos professionnel·le·s de santé savent donc parfaitement les prendre en charge, surtout si elles sont repérées tôt, ce qui les rend plutôt bénignes dans la plupart des cas. Néanmoins, des complications peuvent arriver dans certains cas.

Quels sont les risques si une infection urinaire chez un nourrisson n’est pas traitée ?

Le risque majeur en cas d’infection non traitée ou traitée tardivement est la pyélonéphrite. L’état du bébé est altéré et il devient très fiévreux. Cette infection qui s’étend jusqu’aux reins peut endommager définitivement le rein. Le risque est d’autant plus accru chez le nourrisson puisqu’il a un tractus urinaire très court, ce que signifie une migration plus rapide des bactéries vers les reins.

Quels sont les signes de complications ? Quand consulter ?

D’autres signes peuvent indiquer une complication et doivent vous pousser à consulter rapidement : 

• les symptômes s’aggravent,
• les symptômes ne diminuent pas malgré le traitement,
• la fièvre persiste et est élevée,
• votre bébé semble avoir très mal (pleurs à la miction ou inconfort visible).

Bien que désagréable pour le bébé, l’infection urinaire est la plupart du temps sans gravité. Les nourrissons étant fragiles, le traitement doit être adapté et mis en place rapidement afin que l’infection ne se transforme pas en pathologie plus grave. Veillez bien à observer votre bébé et à vous rendre chez votre médecin ou pédiatre dès que vous constatez des signes anormaux.

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