
La grossesse est rythmée par des analyses urinaires mensuelles qui permettent de s’assurer que le taux de protéines est normal et de déceler une potentielle complication ou pathologie de grossesse. A quel moment peut-on parler de protéinurie chez la femme enceinte ?
On fait le point ! 🙂
Qu’est-ce que la protéinurie pendant la grossesse ? Qu’est-ce que l’albumine ?
La protéinurie correspond à une présence anormale de protéines dans les urines. Elle peut s’expliquer par une souffrance des enzymes du foie ou du rein. En temps normal, le taux de protéines dans les urines est vraiment très faible car le processus de filtration par les reins est censé avoir eu lieu en amont. Dans la majorité des cas, elle apparaît car les reins ne parviennent plus à remplir leur rôle de filtre pendant la grossesse.
💡 On recherche en particulier une protéine appelée “albumine”. Cette protéine étant particulièrement grosse, elle ne passe normalement pas à travers le filtre rénal. Vous pouvez donc aussi entendre le terme d’”albuminurie” pour désigner la protéinurie.
La protéinurie pendant la grossesse peut être associée à d’autres symptômes (qui sont ceux de la pré-éclampsie) tels que le gonflement, la prise de poids, les maux de tête, les troubles visuels, la fatigue, les nausées, les vomissements et les douleurs abdominales. Il est donc essentiel de surveiller attentivement ces signes afin de dépister précocement d’éventuelles complications.
Comment la protéinurie est-elle dépistée ?
La protéinurie est dépistée lors des analyses d’urine mensuelles faisant partie des consultations de suivi de grossesse. Le dépistage est effectué à partir d’un échantillon de jet d’urine dans un laboratoire d’analyses médicales. Si le taux de protéines est supérieur à 0,3g/l, un test sur 24 heures peut être prescrit à la future maman : toutes ses urines de la journée et de la nuit sont recueillies jusqu’au lendemain.
Lorsque les résultats mettent une protéinurie en évidence chez la femme enceinte, des examens (surveillance de la tension artérielle, évolution de la protéinurie) et un suivi particulier peuvent être mis en place. Il est important de souligner que la protéinurie ne doit pas être prise à la légère, car elle peut être le signe de complications potentiellement graves pour la mère et le fœtus. Rassurez-vous, les tests peuvent paraître nombreux mais une albuminurie n’est pas forcément grave ou inquiétante.
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Quelles peuvent être les causes de protéinurie quand on est enceinte ?
Les causes de la protéinurie sont diverses lors de la grossesse. Il arrive qu’elle apparaisse à cause d’une infection urinaire. De ce fait, un examen cytobactériologique des urines (ECBU) peut être prescrit afin de confirmer ou infirmer ce diagnostic. L’albuminurie peut également être liée à une pathologie ou une complication de grossesse.
Quelles sont les complications de la protéinurie ?
La protéinurie lors de la grossesse s’explique parfois par une pathologie qui peut menacer la santé du fœtus et de la future maman. La pré-éclampsie est la cause majeure d’un taux de protéines trop élevé dans les urines. Elle résulte d’un défaut d’implantation du placenta. Cette pathologie se manifeste par une hypertension artérielle associée à des dysfonctionnements du foie et/ou des reins. Le diagnostic de pré-éclampsie est réalisé par un médecin ou une sage-femme. Une concentration de protéines supérieure à 0,3g/l par jour dans les urines (protéinurie) couplée à une élévation de la pression artérielle gravidique ou gestationnelle (HTA) sont les signes d’une pré-éclampsie.
Comment traiter la protéinurie au cours de la grossesse ?
La question n’est pas de traiter la protéinurie en elle-même, mais plutôt sa cause ! Le traitement de la protéinurie dépend de sa cause sous-jacente. En cas d’infection urinaire, c’est le traitement de l’infection par des antibiotiques qui fera baisser les protéines dans les urines.
Dans le cas de la prééclampsie, le seul traitement efficace est l’accouchement ! L’urgence de cette échéance est déterminée en fonction du terme de la grossesse et de la gravité de la pré-éclampsie : la prise en charge peut aller de la simple surveillance avec un traitement antihypertenseur, à l’hospitalisation, au déclenchement, voire à la césarienne en urgence. Dans les cas les plus graves, une interruption de la grossesse peut être envisagée pour protéger la santé de la mère et du fœtus.
La protéinurie n’est pas nécessairement grave mais elle nécessite une prise en charge médicale adaptée afin de s’assurer qu’elle ne soit pas le reflet d’une complication ou d’une pathologie de grossesse ! C’est à votre professionnel.le de santé de déterminer la marche à suivre en fonction de ce qu’il.elle juge nécessaire pour préserver votre santé et celle de votre bébé.